J'avais déjà interviewé Thierry il y a plus d'un an (ici).. On sentait déjà à l'époque qu'il avait grande envie de se lancer dans la production d'électricité solaire... C'est fait aujourd'hui avec Solaire Direct... qui se veut être le premier énergéticien photovoltaïque en France...
Que propose Solaire Direct ?
Installer soi-même un système solaire, que cela soit pour la production d'eau chaude, ou d'electricité, n'est pas une mince affaire... Entre trouver un professionnel qui s'y connaisse (c'est nouveau chez nous - nos artisans ne sont pas toujours très compétents), remplir des dossiers administratifs conséquents (pour obtenir une subvention), etc... Vaut mieux faire appel à Solaire Direct qui va s'occuper de tout en matière d'électricité (Solaire Direct ne s'occupe pas de production d'eau chaude).
Il vous faut avoir quelques mètres carrés de toit bien exposés, rien à investir, et vous avez votre électricité gratuite pendant 20 ans. De plus Solaire Direct va vous rétrocéder un fee sur le montant de l'électricité que vous avez produite et qu'il revend pour vous à EDF (fee entre 300 et 1.000 €/an)...
De plus, plutôt que chacun dans son village, sa petite ville, fasse cela chez soi, pourquoi ne pas mettre en oeuvre une "ferme solaire" commune, qui va produire l'électricité pour tout le monde ? Faut trouver quelques hectares pour y installer une centrale solaire. 3 centrales sont ainsi en cours de mise en oeuvre en Région Paca. En gros, pour 3 à 4.000 habitants, prévoyez 10 hectares (soit en moyenne 0,3 % de la surface d'une commune), qui vont être équipés de panneaux photovoltaïques (5 mégawatts), ce qui en Région Paca va produire un peu plus que l'électricité consommée par les habitants de la commune. Et cela entraînera une réduction d'émission de CO2, équivalente à celle où les habitants renonceraient à l'utilisation totale de leur voiture...
Bref, on se demande pourquoi on n'y avait pas penser avant... Ce qu'on
fait les Allemands et les Chinois qui disposent aujourd'hui d'une
industrie solaire de forte capacité, ce qui n'est pas le cas chez nous.
Quid des technologies en course aujourd'hui ? (les différents photovoltaïques, le "thin film", etc...), Quid des rendements ? Va-t-on pouvoir disposer des taux de rendement des plantes avec la photosynthèse (95%) ? Comment va-t-on stocker l'électricité produite ? (grâce à l'hydrogène...)... Bref, tout est en place pour qu'à terme, les 2/3 de toute l'énergie que nous utilisons soient directement produite par notre Soleil (étude du Gouvernement allemand, citée par Thierry).
L'Allemagne dispose aujourd'hui d'une puissance solaire de 3.200 mégawatts... Nous, moins de 30... Pourquoi ? Ces systèmes de production d'électricité solaire, massivement décentralisés, plaisent-ils à EDF et aux autres traditionnels ? Quand arriverons-nous à la "parité réseau" ? Quid de nos programmes atomiques ? L'electronet d'al Gore : de quoi s'agit-il ? (version "électrique" de l'Internet...).. Et cette petite ville du Danemark qui est devenu complétement autonome...
Pour contacter Thierry Lepercq ici
Le site de Solaire Direct ici
Le fichier vidéo ici
Le fichier mp3 ici
Question en passant : Connaissez-vous la quantité d'énergie qu'il faut pour produire un panneau solaire ? la quantité d'eau ?
Que le photovoltaïque aide à apporter de l'énergie dans des coins enclavés, c'est indéniable... Mais quand une zone est déjà alimentée, il est important de comparer l'énergie dépensée à fabriquer le panneau et ce qu'il produira tout au long de sa vie.
Rédigé par : Plantex | 20 juin 2007 à 12:02
@Plantex... non je ne connais pas mais je suppose que l'ami Lepercq va repondre à votre question...
Rédigé par : billaut | 20 juin 2007 à 12:31
Effectivement, j'ai déjà entendu le fait qu'un panneau de ce type était extrêmement "couteux" en énergie lors de sa fabrication (sans compter les produits polluants utilisés). Je n'ai cependant pas de chiffre à avancer, une réponse est donc bienvenu.
Cependant je pense que l'on touche là un problème fondamental du développement durable qui impose d'avoir une vision globale de chaque solution afin dévaluer les gains réels. Cette vision est malheureusement difficile à avoir ds une époque où il est bon de proposer des solutions dites écologiques et où la démagogie est permanente. (à noter que c'est un commentaire général et en rien une critique de la solution proposée, j'attend donc avec intérêt une réponse à ces questions).
Rédigé par : ondet | 20 juin 2007 à 13:25
Entre autres dans le livre Facteur 4" et dans une émission sur France Inter, j'avais entendu dire qu'il y a un amortissement (énergétique) sur un an et demi d'utilisation (pour les plus récents). Ce qui, au final, n'est pas grand chose...
Par contre, aucune idée sur l'impact des polluants lors de leur construction.
PS : La réponse est dans leur FAQ http://www.solairedirect.fr/La-fabrication-d-un-module
Rédigé par : Yermat | 20 juin 2007 à 13:46
Je vais me faire l'avocat du Diable sur un sujet où l'adhésion est unanime et en définitive le OUI consensuel nous rend moins curieux. J'y vais franco :
- Ne peut-on pas craindre qu'une catégorie peu ou malhonnête d'entreprises apparaissent comme pour tout effet d'aubaine créé par les mesures fiscales ? Et quid de toutes finalités ?
- Je comprends qu'il faille se vendre et user de marketing pour cela, mais annoncer au particulier qu'il va gagner de l'argent dés la première année et ne rien payer, que cela ne va pas lui coûter, n'est-ce pas trompeur ? En effet, les réductions d'impôts sont plafonnées, on ne sait pas grand'chose des fameux instituts financiers partenaires (pas de noms) ni de leurs conditions, je pense que la production d'électricité n'est pas uniforme sur tout le territoire, enfin quelle est la consommation domestiques, peut-elle être connue ou simulée correctement (ex. : outil de simulation en ligne)
- Parlons de l'obligation pour EDF de racheter l'électricité.
a) La loi peut changer (je pense qu'il faut s'y attendre...) et la promesse à l'achat de la solution tomber à l'eau.
b) On propose au futur micro-producteur solaire d'être en réalité tout sauf écolo... voir pollueur.
A lire la page suivante (http://www.solairedirect.fr/Pourquoi-revendre-l-electricite) une grande partie du montage de ce business est bâtie sur le fait qu'EDF rachète votre électricité "5 à 11 fois plus cher que vous ne l’achetez actuellement !". Donc vous ne faites pas des économies d'énergie, vous continuez comme avant à consommer et vous revendez une électricité plus cher. Vous faites du petit business en quelque sorte.
Je n'ai pas pris le temps de me documenter pour savoir si l'électricité revendue à EDF était collectée et redistribuée sans pertes (je ne sais pas comment ils peuvent gérer ses micro-productions) ou si on était dans le gâchis total, ce qui alourdirait là encore l'aspect "écolo sur le papier".
Je ne vois pas non plus l'intérêt de l'acheteur, qui en gros serre les fesses pour faire une opération blanche (pardon, gagner quelques euros dés la première année mais continuer avec une facture EDF pétro-nucléaire qui augmente) en espérant que les règles du jeu ne soient pas changées chaque année.
J'imagine que la durée de 20 ans permet de sortir un gain de 15000 € assez sexy dans la tête de la majorité des français (voyez donc, 100 000 francs !) et correspond surtout à la durée des prêts.
Non vraiment j'ai du mal. Je suis d'accord, on peut tromper une fois mille personnes et avoir dans 10 ans équipé par un coup de poudre aux yeux de nombreux foyers en panneaux solaires pour leur bien. Mais je ne dois pas être Machiavélique (je me soigne).
A mon avis pour ne pas être taxé de mauvaise intentions cachées, un tout petit conseil : être plus clair sur le site, l'internaute lit, et l'internaute senior (a priori client principal de ce type d'offre) décortique tout. ;)
Rédigé par : D.VDA | 20 juin 2007 à 17:42
Je trouve l'affirmation "Et cela entraînera une réduction d'émission de CO2 ..." un peu trompeuse. En effet, elle sous-entend que la production d'électricité produit du CO2. En allemagne peut-être, mais en France, grâce à l'atome, ce n'est pas le cas.
Par contre, toujours grâce à l'atome, on n'a rien trouvé de mieux que les panneaux solaires pour emmerder EDF. Pensez-donc, les panneaux solaires produisent pendant la journée, alors que les pics de consommation, c'est le matin et surtout le soir. Déjà qu'EDF aimerait bien lisser la consommation à cause de ses centrales nucléaires, si en plus on s'amuse à rajouter un facteur agravant...
Vite, trouvez-nous le moyen de facilement stocker de l'énergie, et si possible un moyen accessible à tous. J'aimerais tellement brancher ma bouteille d'hydrogène sur mon panneau solaire pour la recharger...
Rédigé par : finizi | 21 juin 2007 à 01:32
Si on regarde sous un oeil du problème de production d'énergie pour le pays, il faut bien sur pousser cette activité et surtout un plan d'économie d'énergie national.
Oui, un panneau solaire pollue à produire, mais une centrale atomique ça polluerait pas pendant des millénaires par hasards???
Chaque fois qu'un système différent, un peu écolo sort, on lui trouve un argument "anti écolo" alors qu'on ne fait jamais ce procès d'intention au système en place qui mène dans le mur.
Autre exemple: les éoliennes c'est moche= et une usine c'est pas moche??!! on tolère non? On veut de l'électricité et bien on doit accepter de les voir dans notre paysage.
les éoliennes font du bruit: 1) êtes vous allé au pied d'une éolienne? Moi dès que j'en vois une, je fais un détour et j'y vais: je n'entend RIEN!!
Une autoroute ça pourri pas la vie de millions de gens peut être??? Qui s'en plaind....
Non ça coûte pas plus cher que le nucléaire car pour le nucléaire il faut inclure le coût de construction de la centrale, son démentellement et le stockage des déchets et les lignes à hautes tension qui traversent une région.
Les éoliennes et le solaire: petites unités, production localisée (plus d'emplois de proximité).
Rédigé par : alarache | 21 juin 2007 à 22:52
@alarache... merci de votre témoignage... c'est effectivement curieux ces attitudes négatives qu'on certains face à des trucs nouveaux... moi aussi je suis allé au pied d'une éolienne en marche.. et je dois dire que le chuintement est à peine perceptible... mais l'homo sapiens n'aime pas beaucoup que l'on change ses habitudes, et que l'on modifie son paysage habituel... même si celui-ci n'est pas terrible (autoroutes, usines...)
Rédigé par : billaut | 22 juin 2007 à 09:25
topic très intéressant, j'ai néanmoins une question d'ordre pratique. Quid d'une éventuelle chaleur produite en plus dans les combes d'un toit "photovoltaisé"? Pour autant que je sache des panneaux solaires c'est presque noir (jamais su pourquoi, pour capter la lumière?).
Merci
Rédigé par : Ben | 22 juin 2007 à 19:39
De retour d'Intersolar à Fribourg en Brisgau, un des événements mondiaux du solaire, où la France brille par son absence (600 exposants dont 4 français...).
Une première réponse à Plantex : un module photovoltaïque, dont la durée de vie est d'environ 30 ans, restitue en 2 ans l'énergie qui est nécessaire à sa production : ça fait 28 ans de bonus...
C'est un très bon investissement énergétique, pour des sites isolés comme pour le raccordé au réseau.
Et la consommation en eau pour la production est très faible (et nulle pour l'exploitation).
Pour Yermat : plus de 95% des modules produits dans le monde sont fabriqués avec du silicium, un matériau inerte, non polluant, issu de la silice (sable, 28% de l'écorce terrestre). Certains modules (couches minces) sont fabriqués avec des métaux rares (cadmium, indium, selenium) mais les risques de pollution sont extrêmement faibles du fait de l'encapsulation des modules.
Rédigé par : Thierry Lepercq | 22 juin 2007 à 19:54
Quelques éléments de réponse pour D.VDA :
Je suis d'accord avec vous : tout système d'aide et de subvention porte en lui le germe de l'abus. On le voit par exemple en Espagne, où un tarif de rachat trop élevé de l'électricité solaire conduit à un enrichissement indu de tous les acteurs de la chaîne, depuis les founisseurs jusqu'aux investisseurs en passant par les développeurs.
Il y a un risque similaire en France. Mais chez Solaire Direct, nous avons pris un parti de vue radicalement opposé : ces avantages, nous les restituons au particulier, au consommateur, au citoyen.
Et nous ne le faisons d'autant plus que nous lui repassons les économies que nous faisons avec notre puissance d'achat (du fait des volumes générés par nos centrales) et notre organisation industrielle (qui limite tous les coûts, y compris ceux de l'installation).
Notre proposition est la traduction toute bête des avantages mis en place par l'Etat, et notamment un crédit d'impôts plafonné à 8 000 euros pour un couple.
L'établissement financier dont j'ai parlé est probabalement l'institution financière la plus populaire parmi les Français : un peu de patience, une communication de grande ampleur sera bientôt organisé sur la question !
Suite au prochain post...
Rédigé par : Thierry Lepercq | 22 juin 2007 à 20:09
Suite de ma réponse à D.VDA :
Le calcul de l'avantage que retire le particulier est très simple à faire : les bases de données sont universellement accessibles (voir le site PVGIS publié par la Commission Européenne) et il est facile de mesurer la taille, l'orientation, le masque (ombrage) et l'inclinaison de sa toiture. Il est vrai que le système est plus rentable dans le Sud...
Quant au contrat de rachat par le réseau, il faut savoir qu'il est signé une bonne fois pour toute pour 20 ans (voir le site du Ministère de l'Industrie). Ce qui peut être remis en cause, c'est le tarif de rachat pour les nouveaux contrats, par celui des contrats signés : c'est pour ça que les banques prêtent...
Quant au principe même du tarif, il faut revenir aux sources, la vision du Gouvernement allemand, qui a tragiquement fait défaut au nôtre jusqu'en 2006 : il s'agit, de manière transitoire (le tarif de rachat a vocation à être aboli dès que possible) d'encourager le développement d'une industrie puissante (40 000 emplois en Allemagne contre 1 000 en France) à même de réduire fortement les coûts. Et vous savez quoi ? ça va marcher !
Suite de la réponse au prochain post.
Rédigé par : Thierry Lepercq | 22 juin 2007 à 20:25
D.VDA soulève un autre point fondamental : la production centralisée d'électricité (surtout les très grosses centrales) génére d'importantes pertes dans le transport (et crée une forte vulnérabilité aux black-outs, comme on a pu le mesurer en novembre dernier).
La seule solution écologique et sûre de ce point de vue, c'est la production la plus décentralisée possible, au plus près de la consommation. Une seule énergie le permet : c'est le solaire.
Rédigé par : Thierry Lepercq | 22 juin 2007 à 20:32
Une réponse à finizi :
Savez-vous que sur les 12 000 mégawatts dont la mise en service est prévue en France d'ici 2012, rien ne viendra du nucléaire (l'EPR arrivera après), et que la majeure partie viendra des CCGT au gaz (merci M. Poutine) et du charbon (eh oui, le bon vieux charbon, qui reprend du service du côté du Havre...)
Si l'électricité solaire se développe rapidement en France dans les cinq ans qui viennent, cela se fera donc en substitution des sources d'énergie qui génèrent le plus de gaz à effet de serre.
Selon EDF, le pic de consommation dans le Sud-Est de la France, c'est désormais la journée en été (eh oui, on se met à la climatisation). Et au même moment la production des centrales nucléaires baisse (parfois fortement comme en 2003 et en 2006) pour cause de réchauffement excessif des fleuves.
Il faut le savoir : en Provence, le photovoltaïque est une énergie qui répondra aux besoins de pointe.
Quant au couplage avec l'hydrogène pour stocker l'électricité solaire, vous ne rêvez pas : le pôle de compétitivité Cap Energies vient de lancer (avec Helion, filiale d'Areva) un projet en ce sens en Corse.
Et la première commune autonome éolien/hydrogène vient de se lancer au Danemark....
Rédigé par : Thierry Lepercq | 22 juin 2007 à 20:50
Bonjour Thierry Lepercq,
Belle réponse ! Pour la forme c'est maintenant limpide et je vous suit parfaitement.
Le fond :
Si le solaire est la réponse lumineuse qu'on attend tous, si je vous suis parfaitement sur la nécessité d'amorcer l'industrie française par ces mesure plus qu'incitatives, je reste sur le fond en désaccord avec un système qui ne prévoie pas le rachat par EDF d'un éventuel excédent de production - et non le micro-commerce de la production électrique.
Si le modèle actuel "sur-avantageux" met le doigt là où il faut (au porte-monnaie) pour créer l'électrochoc subventionné nécessaire, c'est forcément au détriment de la prise de conscience écologique. Industrie : OK, individu : KO.
L'écologie doit rentrer dans l'économie, il faut que son modèle soit rentable et donc qu'il ne soit pas subventionné - si ce n'est un peu au départ. Les efforts que nous devrons tous faire pour changer notre mode de vie et nos mentalités sont tout aussi important voire plus que la constitution d'une industrie française du solaire. Or ces effort vont nous COUTER, pas nous rapporter du fric.
Maintenant vous faites avec le système tel qu'il est. Un crédit d'impôts plafonné à 20 K€ (par ex. sur 3 ans par exemple avec un prêt à taux zéro) sans histoire de revente à EDF, on aurait un peu moins de candidats mais on pourrait se vanter dés les premières années de faire de la véritable énergie propre de substitution au carbone. Là, c'est le contraire.
Bon je pense que JMB va me faire payer un loyer si ça continue.. ;)
Rédigé par : D.VDA | 22 juin 2007 à 22:35
@D.VDA... non je ne vais rien vous faire payer (sauf si vous y tenez)... excellente discussion et merci à Thierry de répondre à ceux qui se posent des questions ou sont detracteurs... trés intéressant...
Rédigé par : billaut | 23 juin 2007 à 08:34
Comme je l'ai dit, les incitations ne sont que transitoires.
Je vois poindre chez certains l'idée que l'adaptation aux réalités du changement climatique nécessite d'abord la privation et la souffrance (ce qui soit dit en en passant est la meilleure manière pour que cette adaptation n'intervienne pas, ou trop tard).
Les acteurs de l'électricité solaire sont en train de démontrer que l'on pourra très bientôt, à un coût tout à fait attractif, bénéficier d'une ressource énergétique propre, inépuisable et sans nuisance, sans renoncer à notre mode de vie, mais au contraire en l'enrichissant.
Rédigé par : Thierry Lepercq | 25 juin 2007 à 09:28
Bonjour à tous,
J'ai plusieurs questions pour Thierry et une constatation de l'état d'esprit général de beaucoup de gens.
Vous dîtes que l'on ne débourse rien au départ mais que je sache, le crédit d'impôt n'est versé que l'année suivant l'installation. Est-ce que Solaire Direct avance cet argent?
Les revenus de la revente de l'électricité sont-ils imposables?
Comment Solaire Direct se finance? Par l'installation? Par un pourcentage sur la revente? Par une ristourne sur l'emprunt?
J'habite dans le sud-ouest de l'Ille Et Vilaine (Bretagne), j'ai un peu plus d'un hectare de terrain disponible.
Juste pour l'exemple et sans forcement être super précis, est-ce que vous ne pourriez pas nous présenter concrêtement le coût d'une telle installation (matériel, installation, crédit, maintenance), le revenu qu'une telle installation peut rapporter? Au bout de combien de temps l'emprunt peut être remboursé? Est-ce faisable? Faut-il monter faire une entreprise pour pouvoir gérer une telle installation? Quel peut être, à terme, c'est-à-dire après le remboursement d'emprunt, le revenu d'une telle installation dans cette région?
Je pose ces questions car je pense qu'un cas concret peut être intéressant pour se faire une idée plus précise pour tout les lecteurs de ce blog en général et pour moi, en particulier, pour estimer la faisabilité de ce projet.
Constatation sur l'état d'esprit des gens :
On a acheté une ancienne ferme, il y a 3 mois avec un peu de terrain comme j'en ai déjà parlé précédemment mais aussi pas mal de batiments donc de toiture... J'ai proposé à ma femme d'installer des panneaux solaires pour générer un revenu complémentaire lorsque l'emprunt sera remboursé. Et là, elle me dit qu'elle préfère qu'on fasse un emprunt pour faire des travaux d'aménagement de la maison plutôt que pour les panneaux solaires. Je pense qu'elle ne comprend pas (ou ne veut pas comprendre) que pour les banques, un emprunt pour des travaux et un emprunt pour l'installation de panneaux solaires ne sont pas pris en compte de la même façon.
Beaucoup de gens pensent comme ça. Il sont frileux aux changements, à la prise de risque (minime dans ce type d'investissement).
Sinon, je tiens à dire que je suis sensible aux problèmes écologiques sans pour autant rentrer dans un système de privation. Je ne me voile pas la face en disant que je ne cherche pas à faire un peu de profit mais je me dis que au vue de l'évolution probable des prix de l'énergie, il faut penser à se prévoir chacun son aprovisionnement futur quand on le peut.
La conversion future de l'électricité d'origine solaire (ou autre) en hydrogène me semble être une solution d'avenir. Autant investir maintenant dans les panneaux solaires et dans quelques années dans la conversion en hydrogène.
Merci d'avance pour les réponses.
Rédigé par : KL | 25 juin 2007 à 10:26
J'ai peut-être mal lu ou loupé des lignes mais je trouve étrange qu'on ne parle que de photovoltaïque.
En effet, le principal poste de consommation électrique, en moyenne, pour une habitation, est le chauffage de cette habitation. Il existe de belles solutions pour économiser de l'argent de chauffage (et de climatisation si besoin) et ces solutions sont non-polluantes. Le chauffage/chauffe-eau solaire en est le meilleur exemple. Des crédits d'impôts sont aussi disponibles pour ces solutions.
Continuons à consommer l'électricité que produisent les vrais fournisseurs, c'est leur métier. Faisons juste en sorte de limiter cette consommation avec des outils déjà à disposition mais non répandus.
Rédigé par : Plantex | 25 juin 2007 à 21:44
Quelques réponses à KL :
Nous finançons aussi 100% du crédit d'impôts. Les revenus de la revente d'électricité sont imposables (au titre des micro BIC, avec une décote de 68% sur le revenu brut). Nous nous chargeons d'assister nos clients dans leur déclaration de revenus.
Solaire Direct se rémunère par une marge sur l'installation et les charges annuelles d'entretien.
Le schéma dont nous parlons est celui applicable aux particuliers propriétaires dans le cadre d'installations intégrées au bâtiment. Pour une installation au sol vous n'avez accès qu'au tarif de 30 c/kWh (au lieu de 56 c/kWh): ce n'est pas rentable en Bretagne.
En revanche pour une installation sur toiture, cela marche. Voici quelques données de base : installation de 2.2 kW (sur 17 m²), produisant 2 200 kWh par an en Bretagne (la moitié de la consommation d'un foyer hors chauffage et eau chaude). Coût total TTC 16 500 € (y compris raccordement, financé à 100%, dont 7 400 € de crédit d'impôts). Revenu la première année : 1 250 €, charges 380 €, remboursement bancaire 760 €, net la première année = 110 €. Sur 20 ans le système rapporte 3 500 € (avec un revenu croissant avec le temps).
C'est beaucoup plus intéressant dans le midi...
Rédigé par : Thierry Lepercq | 26 juin 2007 à 20:06
Réponse à Plantex : la production d'énergie renouvelable (électricité solaire ou solaire thermique) ne dispense pas d'effort de maîtrise de l'énergie, elle en est le complément logique.
Qu'appelle-t-on les "vrais fournisseurs" ? Les opérateurs de centrales nucléaires, au gaz et au charbon ? Les petits producteurs de micro-hydro, d'électricité biomasse ou de photovoltaïque ? Les électrons des uns ne sont pas plus efficaces que ceux des autres. Seuls les seconds sont propres et durables.
Rédigé par : Thierry Lepercq | 26 juin 2007 à 20:17
Merci Thierry pour ces réponses qui apportent finalement d'autres questions.
Comment se fait-il que l'Allemagne soit pionnière au niveau de la production d'électricité photovoltaïque alors qu'il me semble que globalement, elle soit plus au nord que la France?
D'autres part, tout le monde n'habite pas le midi.
Il me semble que l'investissement est encore trop important pour être étendu sur toute la France.
Peut-être faut-il attendre que les rendements augmentent ou que les prix de fabrication des panneaux diminuent encore un petit peu...
Il faut que ceux du midi en installent énormément pour que les prix diminuent pour que ceux qui habitent plus au nord puissent en installer aussi...
Cela reste un commentaire strictement personnel bien entendu.
Rédigé par : KL | 27 juin 2007 à 10:18
Avec un peu de retard mes dernières réponses à KL.
L'Allemagne est pionnière pour deux raisons : d'abord elle a mis en place dès 2000, pour des raisons politiques (volonté de sortir du nucléaire de la coalition rouge/verte élue en 1998) et culturelles (souci de l'environnement) les conditions nécessaires au développement du marché (tarif de rachat).
L'autre raison est que l'Allemagne a une culture du progrès industriel avec des ambitions mondiales, qui a le plus souvent fait défaut à la France (sauf pendant la période de politique industrielle de la période 1945-1980).
Il est juste que le Midi restera toujours le meilleur endroit en France pour implanter ce type d'installations (on peut véritablement parler de pétrole méridional !).
Néanmoins le jeu en vaut déjà la chandelle sur tout le territoire pour les installations résidentielles, compte tenu des dispositifs existants (tarif de rachat sur l'intégré au bâti et crédit d'impôts).
Avec la baisse des prix des équipements (qui est un phénomène mondial, dont le coup est parti quoiqu'il arrive sur le front des tarifs de rachat), d'ici quelques années, le solaire photovoltaïque sera compétitif sans subvention avec les autres formes d'énergies, même à Dunkerque (...et en Norvège !). Le mouvement est lancé, il est inéluctable.
Rédigé par : Thierry Lepercq | 30 juin 2007 à 12:49
Très bonne initiative que ce projet, je soutiens très fort l'énergie photovoltaique qui est le contrepoid de l'énergie nucléaire. C'est vraiment un insvestissement à faire. Mais une fois qu'on l'a fait,on est autonome et on peut gagner après surtout avec les fluctuation energétiques à venir.
http://www.devis-service.com/index.php?act=5
Rédigé par : zact | 05 juillet 2007 à 08:45
ok, voilà un sujet qui ne laisse pas de glace...
je décortique tout, et je reviens après
en tant que citoyen lambda, je peux adhérer tout de suite à votre système Thierry ?
Y'a pas de piège, ni de couts cachés, ni de mauvaises suprises ou de mention spéciale en corps 2 en bas de contrat :-D ;-) ??
En tant que professionnel de l'environnement, je ne connaissais pas votre offre, et je dois dire que cela me laisse pour le moment sans voie.
A bientôt !! Et encore bravo pour cette offre !!!!
Rédigé par : Mike - Premier Passeur d'Ethique | 14 juillet 2007 à 22:16