Le commerce électronique est beaucoup plus "green" que le commerce traditionnel...

Je viens de recevoir une étude réalisée par la société suisse Estia-Via (société spécialisée dans les études d'environnement) sur les impacts environnementaux liés au service de livraisons à domicile de Télémarket, un des pionniers du commerce électronique en France...
Cette étude compare, selon différentes hypothéses (sur les trajets, les emballages,etc..) , les impacts environnementaux du commerce électronique (donc de la livraison à domicile où la camionnette de Télémarket livre plusieurs clients dans sa tournée) par rapport au commerce traditionnel, où tout un chacun doit se déplacer avec sa voiture pour aller faire ses courses aux supermarchés/hypermarchés/centres commerciaux locaux...
J'avoue que les conclusions sont tout simplement effarantes. Et je ne pensais pas que cela en était à ce point. Je vous passe les détails sur les hypothèses (Estia Via est une société réputée et l'un de ses responsables a accepté de passer au billautshow lors de l'une de ses visites à Paris...)...

Je vous livre les conclusions en vrac :

1/ faire ses courses chez Telemarket permet de diviser par 8,3 les émissions de CO2... (je pense que l'on obtiendrait les mêmes chiffres avec un autre commerçant électronique).
2/ Telemarket évitera en 2007 l'émission de 6 583 tonnes de CO2. Il faudrait 449 hectares de forêt (soit un petit Bois de Boulogne) pour absorber ce CO2. Chaque commande à Télémarket évite donc l'émission de 14,7 kilos de CO2 (il faut 10 m2 de forêt pour absorber en une année une quantité de carbone équivalente)...
3/ Le modéle de Telemarket (et, toutes choses égales par ailleurs, probablement le modèle de l'ensemble du commerce électronique) permet de réduire de 76% la consommation de ressources non renouvelables.
4/ Telemarket permettra en 2007 d'économiser l'équivalent énergétique de 32,3 millions de kilowattheures (soit l'équivalent des besoins annuels en éclairage de 186.000 habitants - la population du Havre par exemple. Ces 32,3 millions équivalent à 3 255 000 litres de gasoil (soit 190 litres/client/an)
5/ Télémarket évitera à chacun de ses clients de parcourir 1.283 km avec sa voiture... et de perdre ainsi 24,6 heures au volant...

Qu'on se le dise, le commerce électronique présente des bénéfices environnementaux spectaculaires pour les sociétés humaines... On peut espérer que cette étude sera présentée au prochain "Grenelle de l'Environnement"...
Naturellement, les fabricants de voitures et la distribution traditionnelle ne vont pas être tout a fait contents (ainsi d'ailleurs que tout ceux qui disposent d'agences physiques où il faut se déplacer).. Par contre, les opérateurs de réseaux de télécommunications et tout ce qui tourne autour devraient se frotter les mains...

Environnement durable et réseaux de télécommunications à TRES haut débit sont indéniablement liés...
Il serait judicieux que notre Président de la République commande une étude compléte pour analyser l'impact de toutes les formes de commerce électronique sur l'environnement (mais aussi l'emploi, etc...). Et en profite pour mettre en oeuvre une stratégie tout fibre sur le territoire... Car une visiophonie HD serait des plus utiles...

Pour recevoir l'étude d'Estia Via ici


Et les Empires s'entrechoquèrent....

L'affaire Madonna fait grand bruit... Et pour une fois les "barbares", type Napster, Kazaa et autres, n'y sont pour rien (voir dans ma rubrique "réflexions dominicales" pour une analyse Empereurs versus Barbares).
Rappel : Warner Music, l'un des grands empereurs de l'édition musicale mondiale, pour promouvoir le dernier chez d'oeuvre de sa madonne, a passé un accord avec France Telecom... Avec une exclusivité : le titre n'est en effet disponible en téléchargement QUE sur Wanadoo et Orange.. Un comble pour les empires de la distribution... La claque... le poing dans la g.... le couteau dans le dos...
Du coup, le syndicat de la distribution traditionnelle, le SDSD (Fnac, Nuggets, Virgin Stores, etc...) s'est fâché tout rouge, et a dénoncé l'attitude des majors favorisant "les empires des télécoms, au détriment de leurs partenaires habituels qui, dans la tourmente causée par les barbares du P2P, ont fait gain et cause communes avec eux. Tout cela pour vendre de la minute de télécommunications"... Les distributeurs sont furieux... Rien ne va plus... des couacs dans la musique... Madonna met les empires en ordre de bataille... et les dresse les uns contre les autres...
Du coup, Virgin sort de la légalité (un comble !) et propose la vente en téléchargement, sans l'accord du major... Pour cela, il a acheté légalement sur Wanadoo "Hang Up" le chef d'oeuvre de la madonne. Il l'a déplombé  - je parle du morceau de musique, pas de Madonna naturellement.. Et a mis en vente sur son site en téléchargement le titre à 99 centimes €... Incroyable ! Et dire que ces gens ont traîné devant les tribunaux des milliers de gens qui s'échangeait de... Enfin...
France Télécom et Warner accusent donc Virgin de piraterie, et le SNEP (syndicats des éditeurs) entre en jeu, en qualifiant cet acte de "contrefaçon"...
"Hé ben, c'est du propre" aurait dit ma grand-mère... Voilà des gens sérieux qui s'encanaillent et qui se livrent aux exactions qu'ils reprochaient aux barbares du P2P et à leurs utilisateurs...

Personnellement cela ne m'étonne pas du tout... La chose était on ne peut plus prévisible... La technologie n'est jamais neutre en effet, et pose toujours des problèmes à ceux qui avaient acquis des positions dominantes sur les marchés à l'aide de technologies anciennes...

Résumons le film. Dans un premier temps donc, les empires de tout poils ont subi les assauts d'une armée de start-ups... La première vague de barbares... Celle-ci n'a pas réussi son coup à part Google, eBay, Amazon (qui vont devenir empires à leur tour).. Cette première vague s'est écrasée sur les murs des empires : la bulle...
Mais cette première vague a obligé les vieux empires à s'y mettre, contraints et forcés qu'ils pensaient être, pour survivre à cet assaut. Ils ont commencé à utiliser eux aussi la plateforme Internet...  Ils vont maintenant s'entretuer... Car, ils sont tous sur la sellete... Les start-ups, d'une certaine façon, ont obligé les empires qui roupillaient avec leurs vieilles technos, à se réveiller...
Pour l'instant la chose se cantonne dans quelques secteurs... Celui de la musique étant en première ligne...
Editeurs de musique, distributeurs physiques (qui se mettent au on line), et opérateurs de télécommunications... Voilà les 3 dinosaures qui vont se livrer une lutte sans merci...
Les telcos n'ont rien à perdre... Et même tout à gagner. A savoir devenir à terme LE distributeur exclusif de la musique...Car n'oublions pas qu'ils sont attaqués par ailleurs sur leur coeur de métier  par de jeunes barbares comme Skype.. Ils sont donc obligés de chercher de nouveaux créneaux d'affaires. La distribution musicale en étant un...
Les magasins physiques eux, jouent leur peau...  Et je me demande dans 10 ans ou plus (ou moins ?) qu'elle sera leur valeur ajoutée dans ce micmac...
Ah ! N'oublions pas dans ce triumvirat impérial, un autre acteur traditionnel.. A savoir Apple... Steve Jobs a réussi un coup fumant avec son iPod et son iTune. Il utilise, lui, la distribution légale de la musique pour vendre son matos... D'ici qu'il rajoute à l'iPod un téléphone... (strétégie pas simple... il a iTune, mais pas de réseau sans fil...)
D'autres batailles entre empires se préparent... Aprés la musique, le cinéma va entrer en lice, puis le livre (Google Print), la cartographie (Google Earth et Google Maps), les collectivités locales versus les opérateurs historiques (surtout aux USA en ce moment...)... Aprés viendra le tour des banques, et pourquoi celui de la démocratie représentative...

Pendant ce temps là, la 2ème vague de barbares se prépare et fourbit en secret ses armes... (celle des médias portables par exemple, du social networking, de la géointelligence...)...
Rappelons qu'il a fallu 3 vagues de barbares pour mettre à terre l'Empire Romain...

A vos écrans braves gens... que le spectacle commence ! Il sera grandiose... et vous y serez à la fois acteur et spectateur...


LE PAF dans tous ses états ?

Dimanche 5 décembre 2004 - On fete la Saint Gérald...

La Netéconomie se met en place dans différents secteurs (voir dans la rubrique "réflexions dominicales")... Il va en être de même dans celui de l'édition vidéo entendue au sens large. Producteurs, diffuseurs, broadcast, salles de cinéma, et autres loueurs de DVD... Les choses ne font que commencer... à la française...
La France est en effet un pays d'exception. C'est bien connu. En télévision comme dans d'autres domaines. Les foyers français accédent majoritairement à la télévision par le hertzien (alors que dans d'autres pays c'est en majorité par le câble ou le satellite). Ces pays démarrent leur télévision à TRES haute définition... Nous, nous y réfléchissons depuis 4 ans pour mettre notre hertzien au numérique (si tout le monde avait une fibre, on n'en serait pas là... mais passons).

J'ai participé il y a un mois environ à une conférence au Sénat sur le thème de la TNT. Entendez par là "télévision numérique terrestre"... 150 personnes environ. Certes je ne connais pas trés bien ce milieu du PAF... mais ils étaient semble-t-il tous là... On y a joué à fleuret moucheté... (si j'avais eu une mini-caméra...)
Le thème principal de cette conférence était le Mpeg2 ou le Mpeg4 ? Vous allez me dire : mais c'est quoi le problème ? Un bête problème de technologie ? Détrompez-vous : c'est un gros problème de très gros sous (à ce que j'ai compris). Le hertzien a en effet cela de particulier qu'il n'y a pas beaucoup de fréquences disponibles. Donc, ceux qui en ont une aujourd'hui, ne tiennent pas à ce qu'il y en ait d'autres disponibles, pour éviter que le marché publicitaire qui n'est pas extensible se dilue à leur détriment. Donc les Empereurs du secteur ont fait la sourde oreille quand on a commencé à parler de TNT. Car avec le numérique en MPeg2 et a fortiori avec le Mpeg4 on peut sensiblement augmenter le nombre de canaux de diffusion. Donc fragmenter au profit des nouveaux entrants les recettes publicitaires. Au départ, TF1 était semble-t-il contre toute évolution. Cela se comprend. Et puis les choses avancant, il a bien fallu accepter. Mais Mpeg2 ou Mpeg4 ? Les nouveaux entrants - qui sont en fait des empereurs dans d'autres marchés comme le groupe Bolloré, NRJ, etc... veulent du Mpeg2. Pourquoi ? Simple. Les décodeurs sont prêts, ils ne coûtent pas trés chers... Les particuliers vont pouvoir s'équiper et nos nouveaux amis vont pouvoir démarrer de suite leurs programmes et donc récolter une partie de la manne publicitaire. Ils seront au breakeven rapidement. Du coup, les anciens (TF1 en l'occurence) préconise le Mpeg4. La raison semble simple : les décodeurs ne seront pas prêts tout de suite (un an au mieux). Ils coûteront chers. Donc les nouveaux ne pourront pas tout de suite accaparer le gâteau publicitaire...
Voilà ce que j'ai compris dans les couloirs du Sénat. Je dois dire que dans cette affaire, le brave peuple ben c'est pas le problème... Il prendra ce qu'on lui propose. Et le Ministre Devedjian de faire une déclaration péremptoire : cela sera du Mpeg4... Je pensais bêtement que c'était le premier Ministre qui devait annoncer la chose... Et ne semble-t-il pas choisir l'autre solution ? 
Bref, chipotteries de clans gaulois...

Mais je ne voudrais pas terminer cette petite réflexion dominicale à propos des vidéos blogs...
C'est manifestement pour trés bientôt. Et cela va se développer aussi rapidement que les blogs textuels... Pourquoi ?
D'abord la bande passante moyenne disponible sur l'Internet ne fait qu'augmenter... La qualité des flux vidéo va donc s'améliorer.
Deuxièmement, les logiciels de vidéoblogs font leur apparition ((allez voir ici... descendez au milieu de la page et cliquez sur l'imagette)... C'est pas encore d'une simplicité biblique pour l'intégration dans un logiciel de blog... mais il ne fait aucun doute que dans trés peu de temps, il sera possible de videobloguer avec sa webcam, voire de son téléphone portable... ou encore sa caméra numérique... Et c'est là le dernier point le plus intéressant à mon sens.
En effet, les premières caméras à enregistrement numérique directe, pas plus grosse que le poing, arrivent. En Mpeg2 s'il vous plaît. Pas de maniement divers pour compresser (comme à partir d'une cassette ou d'un miniDV), tout se fait par la prise USB. Everiomg_po200Par exemple la toute derniere de JVC avec un microdrive de 4 gigas - soit une heure de qualité DVD - pour des prix encore certes encore élevés - 1400 € - ... mais qui devraient dimuner dans les prochains mois avec l'arrivée d'autres matériels du même type... Samsung dit-on en a une de prête : la Miniket en Mpeg4 autour de 1.000 €.
... Ajoutez à cela les logiciels de montage dont certains sont trés simple d'emploi... (même moi, c'est dire..).

Bref, tous ceux qui se sentent des âmes de reporters (sportifs, documentaires, événementiels, formation, tourisme, etc, etc...)et qui ne peuvent pas passer sur les grands networks, vont pouvoir s'en donner à coeur joie...
Certes, comme pour les blogs écrits, il y aura du bon et du moins bon. Mais je pense que toute une industrie va se créer autour de cela. Et là aussi, ceux qui vont percer (en étant plébiscité par le commun des mortels - et non pas par un broadcaster) vont ébrécher la manne publicitaire... Votre serviteur créera peut-être un jour sa "chaîne de télé"... (si j'avais eu cette petite caméra au Sénat j'aurais pu faire un petit reportage en DVD d'une trentaine de minutes, avec interviews, etc...).

Pour terminer je vous suggére de lire l'un des derniers articles publiés par Wired: "The long tail"
Merci à Frédéric Pie de me l'avoir transmis. Je n'ai pas fini de le lire... "Forget squeezing millions from a few megahits at the top of the charts. The future of entertainment is in the millions of niche markets at the shallow end of the bitstream"...  Le mass-media a-t-il un avenir ?
Allez je vous laisse... Madame Billaut est partie voir une copine... Je vais aller me préparer un petit plateau repas... en regardant  la télé de papa... ?


Le "ET" et le "OU"

Dimanche 28 novembre 2004 - On fête Sainte Catherine Laboure...

Réflexions dominicales...

Cette "réflexion" fait suite aux précédentes que vous trouverez dans le chapitres "Réflexions Dominicales". La dernière : Des barbares qui deviennent empereurs"...

Il y a 7 à 8 ans pendant la pleine euphorie de la pré-Netéconomie, et juste avant la bulle, nous avions invité à L'Atelier Joël de Rosnay, que vous connaissez au moins de réputation. Il nous a fait une conférence intéressante et décalée sur le thème de ET ou du OU...
De quoi s'agit-il ?

A l'époque, les grands gourous américains (Marie Meeker par exemple - analyste trés en vue de la banque Morgan Stanley Dean Witter), n'hésitait pas à dire dans les conférences américaines, que la Netéconomie allait balayer dans les plus brefs délais la "vieille économie", ses magasins, ses agences de tout bord, ses médias traditionnels... Amazon versus Barnes and Nobles, Borders, etc... (il faut dire que la Morgan était plutôt impliquée dans le financement d'Amazon... ce qui explique peut-être ces affirmations péremptoires...). Voilà pour le OU... C'est l'un ou l'autre... Les Anciens contre les Modernes... Les Modernes gagnent. Voilà ce que nous disaient ces grands gourous.

Joël - il devait être à peu près le seul à l'époque - défendait le ET. A savoir que l'un et l'autre vivraient leur vie, les anciens s'adaptant au mieux s'il le pouvait... Bref, le discours de notre ami a beaucoup rassuré la salle (le Cetelem y avait invité de nombreux distributeurs traditionnels)... L'argumentation de Joël était simple : "Regardez : la télévision n'a pas tué le cinéma,le cinéma n'a pas tué le théâtre, la radio n'a pas tué le journal, etc... Chacun a trouvé sa place..."
Effectivement. Le tout est de savoir si aux yeux des consommateurs c'est la même chose. Personnellement, je pense que dans les structures technologiques d'avant l'Internet, ce n'est pas la même chose... Pour un consommateur normal un journal, ce n'est pas la radio... On ne voit donc pas pourquoi la radio tuerait l'édition journalistique.. Le ET paraît donc aller de soi.
Mais j'ai un bel exemple de OU.

Quand j'étais dans ma prime jeunesse, au pays des Atrébates,  il y avait à côté de chez moi un bourrelier. Si vous ne savez pas ce qu'était ce métier... cliquez ici
Ma mère m'interdisait d'y aller... Elle avait peur que je me blesse avec les alènes. Mais j'aimais ce vieux monsieur bourru, l'odeur du cuir, etc...
Sur la place du village, il y avait deux autres professionnels intéressants... le charron et le maréchal-ferrant. Chez l'un j'aimais voir le cerclage des roues en bois, et chez l'autre, la forge et son foyer ronflant...
Je suis repassé dans ce petit village il n'y a pas si longtemps. Il n'y a plus ni bourrelier (son échoppe est devenue le garage de la maison d'à côté), ni charron (c'est maintenant des Pompes funèbres - mais on n'y fabrique pas de cerceuils pour autant). Quand à la forge, elle est devenue une belle habitation.
Voilà du OU où je ne m'y  connais pas.
L'automobile a tué la traction à cheval, parce que la fonction était la même : se transporter d'un endroit à un autre.
Certes pendant une dizaine d'années on a vécu dans le ET, les 2 mondes cohabitant. Mais avec les gains de productivité réalisés dans la fabrication des automobiles, au début des années soixante et des Trente Glorieuses, c'est le OU qui a gagné. Les consommateurs, nos parents et nous, avons choisi l'un contre l'autre. Parce que c'etait mieux. Parce que nous y avions intérêt.
Je pense qu'il en sera de même avec l'Internet. Nous allons vivre dans le ET pendant un certain temps, et on passera dans le "OU" ensuite.
Les Français commencent à goûter à la chose, le commerce électronique s'envole (certes, il part de zéro), et surtout les technologies continuent de s'améliorer. Les micro-ordinateurs améliorent leurs performances (la loi de Moore continuera de s'appliquer), le débit moyen sur les réseaux IP va lui aussi continuer d'augmenter, les écrans vont faire eux aussi de trés grands progrés...

En 2010, je pense que 80 à 90 % des foyers français - contre presque 50% aujourd'hui - disposeront d'un ordinateur puissant (voir de 2 ordinateurs ou plus), d'une connexion qui sera au bas mots de 10 à 100 mégabits - contre moins de 1 méga en moyenne aujourd'hui - ... Et d'écrans probablement trés grands (cela sera possible avec les nanotechnologies). Ainsi que de lunettes de réalité virtuelle. Il s'agit naturellement de pronostics au doigt mouillé. Mais trés plausibles.
Et nous allons certainement passer graduellement vers le OU. Les services qui vont nous être proposées sur l'Internet (par les barbares ?) , services que l'on englobe sous le terme générique de Netéconomie, vont être d'une plus grande valeur pour nous consommateurs, que ceux rendus par la "vieille économie".
Et nous allons faire la même chose que nos parents qui ont plébiscité la voiture au détriment du cheval. ET puis OU...

Lors du congrés de la SCIN dont j'ai déjà parlé dans mon blog, nous avons eu l'occasion d'être immergé dans le CAVE Systems de Sara, le centre de supercalcul de l'université d'Amsterdam. Cave est un système de réalité virtuelle, un système immersif...Trés impressionnant... Voyage au centre du génome humain, d'une protéine, interactions diverses entre les 2, ballade touristique, étude de la formation d'une tornade vue à 300 kilomètres au-dessus de la Terre, etc... Le spécialiste qui nous a emmené dans ces "voyages" nous a précisé que son ordinateur avait la puissance de 20 à 30 microprocesseurs d'aujourd'hui, et que si ces applications étaient disponibles à distance, il faudrait un débit de l'ordre du Gigabits...

Pour conclure cette brève réflexion dominicale (Madame Billaut vient de m'appeler pour grignoter quelques restes du repas dominical de ce midi - les enfants sont venus ce midi, doit plus rester grand chose...) je citerai notre sénateur Tregouet, maintenant devenu honoraire, dans sa derniere publication.
"Quand on sait l’importance que vont prendre les très hauts débits symétriques sur nos réseaux pour relever tous ces défis excitants qui s’annoncent devant nous, très vite la France et l’ensemble de l’Europe du Sud devraient abandonner leur discours « marketing » sur l’ADSL pour aborder le vrai débat du très haut débit qui, en l’état actuel des connaissances de l’homme, ne peut être résolu que par le photon et la fibre optique". (édito du dernier numéro de sa lettre)
"Les mondes virtuels vont devenir la drogue du XXIème Siécle..."
Le problème naturellement c'est que certains (les empereurs ?) n'ont guère intérêt à ce que cela se passe...


Des Barbares qui deviennent Empereurs

Dimanche 14 novembre 2004 - On fête la Saint Grégoire

Réflexions dominicales

Des empereurs ont émergé dans le vaste secteur de l'intermédiation en basant leurs empires sur des "vieilles technologies" (voir les précédentes "réflexions dominicales")... Avec le monde de l'Internet de nouveaux empires sont en train de se constituer sous nos yeux... Ils apportent en effet une valeur ajoutée beaucoup plus importantes aux consommateurs/citoyens que nous sommes que les "vieux empires" et leurs vieilles technologies. Qui sont ces nouveaux empires ? Les anciens résisteront-ils ?

Revue de détail...

Cette liste que je vous propose est naturellement ma vision des choses. Elle ne correspond probablement pas à la vôtre. Donc n'hésitez à commenter ce post dominical.

En premier, je mettrais sans aucun doute Google. Les deux galopins fondateurs ont réussi à recréer si je puis dire la bibliothèque d'Alexandrie, en mieux. Un contenu absolument colossal existe sur Internet. Ils ont réussi à nous en donner une clef magique : trouver dans ce magma du savoir humain un thème qui nous intéresse en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. L'Homo Sapiens est en effet obnubilé par le "pourquoi ?". Il cherche à savoir... Google (et sa barre) est LE système qu'il nous fallait. De plus Goople gagne de l'argent avec ses publicités non intrusives pour l'utilisateur (système qu'il vous propose aussi d'utiliser sur votre propre site/blog). Résultats : plusieurs dizaines de millions d'internautes l'utilisent chaque jour. Google ne va pas s'arrêter là. Son système de mail sera lancé sous peu, et il est probable que d'autres choses nous seront aussi proposer. Comme disait en son temps, le guru de la grande distribution Mr Bernardo Trujillo, c'est là où il y a du traffic que l'on peut faire tout type de commerces.

A noter que pour sa mise en bourse, Google a adopté un système qui ne plaît guère aux banques d'affaires traditionnelles (enchères inversées préalable, permettant d'avoir le jour de l'introduction un prix de marché qui ne s'envolent pas en fin de journée)

En deuxième position je mettrais sans conteste Amazon. Voilà une histoire amusante que celle de Jeff Bezos son fondateur. Au lancement, les gurus américains prédisaient la mort rapide des vieux empires de la distribution traditionnelle de produits culturels (Borders, Fnac, etc...). Puis la bulle a éclaté. Les "vieux" ont tenu le choc : Bezos a été traîné dans la boue (comportement assez normal dans l'espèce Homo Sapiens). Mais il est toujours là. Son entreprise gagne maintenant de l'argent et va continuer d'en gagner. Livres, CD, et mainentant quincaillerie, produits divers.... Amazon devient le "Carrefour mondial" de la nouvelle distribution non alimentaire. Jeff nous réserve probablement encore d'autres surprises. Par exemple on dit qu'il fait numériser aux Indes des centaines de milliers de livres dont le contenu n'existe que sous forme papier. Avec l'arrivée prochaine des ebooks et autres e-inks, Bezos nous proposera des contenus complétement numérisés, à des prix trés bas (plus de papier qui implique des coûts de fabrication, de gestion et de distribution trés élevés). Sans compter aussi avec son système d'achat en 1 clic, la possibilité pour tout un chacun d'être revendeur Amazon sur son site (même stratégie que Google avec Adsense...)

En troisième position, sans contexte, le couple E-Bay/Paypal. Pierre Omydar, son fondateur a eu le nez creux en mettant en place se système de vente aux enchères pour son épouse. E-bay est devenu un must des nouveaux empires. On dit même que 500.000 personnes ont créé leurs entreprises de négoce sur E-Bay. Le rachat de PayPal (système de paiement par email) a été par ailleurs une bonne acquisition pour gérer le paiement en direct entre 2 internautes qui ne se connaissent pas. Deux réflexions sur ce couple vente aux enchères/paiement. Le commerce est dit-on avant tout une affaire de confiance. Comment faire confiance à quelqu'un que je ne connais pas ? Simple : on fait voter les gens qui ont déjà réalisé des opérations avec vous... Votre rating , votre score, est réalisé par la communauté. Les "glandus" s'apprécient et se notent entr'eux. Et n'ont nul besoin d'une instance de référence hiérarchique. Par ailleurs Paypal qui doit avoir aujourd'hui une bonne soixantaine de millions d'utilisateurs dans le monde fera de l'ombre un jour prochain à Visa et autres... (et je suis trés étonné que Microsoft n'ait pas racheter Paypal à l'époque - mais cela est une autre affaire)

Le suivant ? Dell. Voilà un nouveau système de fabrication/vente de matériels informatiques complétement nouveau. On fabrique à la demande, alors que dans la vieille économie on commence par fabriquer, puis on essaye de vendre. D'où stocks, soldes, etc... Et selon certains économistes ce sont les mouvements de stocks qui amplifient les cycles conjoncturels... Gageons que le systéme Dell s'appliquera à d'autres types de biens de consommations, ou de matériels professionnels.

J'ai enfin un faible pour Skype : la téléphonie gratuite sur Internet. Autour de 30 millions d'utilisateurs aujourd'hui. Créé par les 2 jeunes fondateurs de KazAa, Skype ira je pense trés loin. Avec une stratégie simple - encore faut-il avoir de la trésorerie pour la mettre en oeuvre - acquérir le maximum d'utilisateurs en un minimum de temps, en leur offrant mieux que ce qui avait avant... Puis quand on a atteint un niveau suffisant leurs proposer des services payants (gold, premium).

Pour terminer il y a lieu de suivre le bouillonnement du P2P (qui est en train de déboulonner les vieux empires de la musique, en attendant ceux d'Hollywood..), et des blogs. "We, the media" comme dit Dan Gillmor. Blogs, avec surtout le RSS. Invention diabolique que ce RSS qui nous permet de faire "notre" journal nous-même. Cela ne doit pas plaire à tout le monde.

Ah, au fait et Bill Gates dans cette formidable foire d'empoigne ? Bill à mon sens est à la fois empire (avec une trésorerie pléthorique) et barbare. Ou plutot opportuniste. Il attend au coin du bois que les barbares partent à l'assaut des empires, il hume qui va gagner, et rachète... Le problème c'est que cela va de plus en plus vite dans tous les sens, et malgré son trésor de guerre, il n'est pas à l'abri de déconvenues. Surtout qu'il est pris sur ces arrières, à savoir Linux qui commence à lui tailler des groupières. Et Firefox maintenant.

Qui gagnera ? C'est la théorie du "ET" et du "OU" chère à mon ami Joel de Rosnay. On en discute Dimanche prochain, si vous voulez bien..


Emperors versus Barbarians

Réflexions dominicales

Dimanche 7 novembre 2004 - Bonne fête aux Karine...

Un philosophe maghrébin du XIIIème siècle dénommé Ibn Khaldoun (1331-1406) a pour la première fois, essayé d'expliquer l'Histoire des Homo Sapiens, en faisant abstraction de la religion. Avant lui en effet les Historiens collectionnaient les faits : le Sultan a pris sa nouvelle épouse le 3ème jour aprés la pleine lune, il a ensuite fait la guerre au Sultan d'à côté, etc. Bref, il s'agissait plutôt d'éphémérides. On essayait pas de comprendre le pourquoi des guerres, des luttes d'influence, le pourquoi de la naissance et du déclin des civilisations locales ou régionales. Le fameux "mektoub" religieux suffisait à expliquer les choses dans l'esprit des contemporains.

Dans son livre les Prolégomènes (le fameux Muqaddimah), Ibn Khaldoun avait remarqué que les tribus du désert vivant à la dure, trés aguerris de ce fait, prenaient d'assaut de temps à autre la ville locale où régnait un sultan et sa cours. Le chef de la tribu (le barbare) prenait alors la place du sultan (l'empereur), et le cycle recommençait au bout de quelques générations, le temps pour les descendants du 1er Barbare devenu Empereur, de s'engoncer dans la vie facile et la déchéance. Ce qui prenait environ 120 ans selon Ibn Khaldoun.

Ce qui est arrivé aussi à l'Empire Romain qui s'est pourri de l'intérieur ("panem et circenses"), avant de tomber sous la 3ème poussée des Barbares (là cela a pris 300 ans..). Bref, les exemples ne manquent pas.

Ce shéma d'interprétation a ensuite été repris par Hegel (la fameuse dialectique matérialiste), par Ricardo (propriétaires terriens vers nouveaux capitalistes industriels), par Engels/Marx (prolétaires versus capitalistes), et sur une autre voie par Max Weber (qui a expliqué la naissance du capitalisme par la Réforme : protestantisme versus "empire catholique" à savoir investissement productif versus dépenses somptuaires).

En 1998, Jean Louis Gassée, alors DG d'Appple US, nous avait fait l'amitié de venir nous faire une conférence à l'Atelier. Conférence qu'il avait intitulée : Emperors versus Barbarians. Mes restes de cours d'histoire de la pensée économique que je rappelle en préambule de ce post, me sont revenus en mémoire. Et il me semble qu'aujourd'hui ce cycle infernal se poursuit...

Dans les précédents posts dominicaux sur le thème "la netéconomie, c'est reparti", je décrivais le bazar (pour ne pas dire autre chose) de l'intermédiation entre l'offre et la demande. Dans chacun de ces 5 secteurs de cette intermédiation, des entreprises ont acquis des positions dominantes en utilisant des technologies traditionnelles (voiture et parking pour la distribution, papier et rotatives pour l'information, etc...). Comme elles ont réussi à s'imposer (en tuant d'ailleurs les Empereurs d'avant par exemple Félix Potin qui a été bouté hors marché par la grande distribution...), elles ont acquis des mentalités d'empereurs. Elles s'avachissent. Et leurs structures hiérarchiques pensent que cela va continuer comme avant, comme si de rien n'était.

Mais comme par le passé, une nuée de barbares se ruent contre ces empires en utilisant les nouvelles technologies de l'Internet. Leur objectif est simple : devenir empereurs à leur tour. Comment ? En apportant à la demande (les consommateurs) une plus grande valeur ajoutée que celle permise par les empereurs traditionnels avec leurs "vieilles technologies". L'intermédiation ne va disparaître, elle va seulement se raccourcir. Plus de valeur, et baisse des prix. Que demande le peuple ?

Nos empereurs traditionnels ne vont certes pas se laisser faire. Ils vont essayer de barrer la route à ces barbares, en essayant d'intégrer eux-mêmes ces nouvelles technologies. Mais ce n'est jamais simple de changer de mentalités (car ils sont organisé en silo, alors que l'Internet permet une grande transversalité), ce n'est jamais simple de mettre à la poubelle des investissements pas toujours amortis...

Pour l'instant, nos empereurs ont réussi à contenir la première vague de barbares, qui est parti "en bulle" devant les remparts des empires. Un grand patron de la distribution m'a ainsi fait cette remarque qui en dit long (en se passant le dos de la main sur le front comme pour éponger de la sueur) : "Alors Billaut, on a eu chaud avec vos c......s. Maintenant on repart comme avant. Ouf !"(cela devait être au Retail Show de New York de janvier 2002).

Pourquoi la première vague s'est brisée ? A mon avis parce qu'elle est partie trop tôt. Il n'y avait pas grand monde en effet de connecter à l'Internet, peu de bande passante, et le "always on" n'existait pas...Ce n'est plus le cas aujourd'hui. Et la deuxième vague de barbares se préparent, avec à leur tête une poignée de rescapés qui a traversé la bulle sans trop de problèmes. De nouveaux empires mondiaux se mettent en place sous nos yeux. Les empereurs d'avant résisteront-ils ? Se feront-ils la guerre entre empires ? (grande distribution versus banque par exemple)

Suite au prochain numéro.


Petit conte dominical à dormir debout...

Réflexions dominicales…
Dimanche 31 octobre 2004 – On fête la Saint Quentin

Mes bien cher(e)s ami(e)s…

Petit conte dominical à dormir debout.
Ou pourquoi Dieu a-t-il réussi la Création ?

Il y avait de par le Monde un pays d’abondance : poule au pot chaque Dimanche, bière au Nord et vin au Sud. Ses habitants, gouvernés par un Roi juste et bon, vivaient bien, et ne se préoccupaient guère de ce qui se passaient dans les Cipangos lointains. Voir proches. Ils se croyaient en effet un peuple élu de Dieu, et à ce titre, les Gentils ne les intéressaient pas. Ces gueux étant d’ailleurs promis, comme chacun sait, à des fins pitoyables, ce n’était donc pas la peine de perdre son temps.
Mais un jour, le bon Roi fit venir de grand matin son Grand Vizir niraffaR et ses Ministres et leur dit en substance : « Mes bons amis, j’ai fait un rêve étrange… J’ai rêvé que dans des pays lointains on pouvait se parler à distance, et voir des images animées, comme je vous vois. Je voudrais que vous alliez chez ses Impies vous rendre compte, car si tel était le cas, je ne voudrais pas que l’Histoire me prenne pour un mulot… » (Dans ce Royaume, cet animal était considéré comme l’emblème, disons, du peu informé dans les choses nouvelles)…
Séance tenante, une mission comprenant quelques Ministres et grands dignitaires fut mise sur pied, et le Roi apposa son auguste sceau sur leurs lettres de créances.
Et voilà nos e-Marco Polo partis pour un long périple qui dura des années…
A leur retour, le Roi impatient et dont la barbe devenait de plus en plus chenue à mesure qu’il avançait en âge, écouta avec grand intérêt leur rapport.
« Oui Sire, vos songes ne vous ont pas menti. Dans ces pays, diverses infrastructures de télécommunications ont été mises en œuvre, permettant aux sujets de se parler et de s’entendre à distance, et de voir différents types d’images animées. Ce qui est curieux, c’est que ces peuplades bizarres aient mis en œuvre au moins 4 infrastructures différentes : le téléphone pour se parler, un réseau hertzien de télévision pour les images, mais aussi un réseau satellitaire et un réseau câblé, pour la diffusion de ces mêmes images ».
Intrigué, le Roi, toujours soucieux du bien public (et des impôts payés par ses sujets), demanda :
« Mais combien cela coûterait si nous devions mettre en œuvre ces 4 infrastructures ? » noterB, le dignitaire à la chevelure chenue, répondit mal à l’aise. « C’est difficile à dire Sire, mais si nous devions faire cela chez nous, cela coûterait au bas mot 100 à 200 milliards de tolums (le tolum est à près équivalent à notre €).
« Comment dit le Roi, ils ne savent pas combien cela a coûté ? »
« Non Sire, répondit noterB, mal à l’aise, ils ne savent pas ! Ils ne savent pas non plus combien leur coûte la maintenance de ces 4 infrastructures, que j’estime grossièrement à 1.000 tolums/sujet/an, tout compris».
« Mais que voilà des peuplades étranges… Et ne serait-il pas possible de ne mettre en œuvre qu’une seule infrastructure pour rendre tous ces services à nos bons et loyaux sujets ? » demanda le Roi toujours soucieux des finances publiques ? »
noterB s’apprêtait à répondre, mais le plus jeune d’entre eux, un dénommé okraS, jeune ministre aux dents longues, répondit très excité… « Oui, Sire cela est possible. Les Rois de quelques peuplades reculés et peu développés, ont mis en place qu’une seule infrastructure à base… de sable cuit »
« De sable cuit, dites-vous ? » dit le Roi étonné …
« Oui, répondit le jeune okraS, qui s’agitait dans son pourpoint un peu large pour lui. « Ils appellent cela : fibre optique ».
noterB était de plus en plus mal à l’aise…
« Comme c’est étrange, répondit le Roi… en tripotant sa barbe chenue… Comme c’est étrange… Et combien cela nous coûterait-il pour que chacun ait sa poule au pot… Pardon, son sable cuit en sa chaumière ?
okraS, qui prévoyait la question, avait peaufiné sa réponse…
« Je pense, Sire, que cela nous coûterait autour de 2 à 3 ans de maintenance de leurs 4 infrastructures, en comptant large ».
« Et bien, c’est entendu, nous apporterons à nos sujets du sable cuit. Poule au Pau et sable cuit seront de très bon aloi. Le Roi pensa qu’avec une telle décision, il resterait dans l’Histoire.
En fait, l’Histoire ne retint que le nom d’okraS. Qui, comme il devait arriver, prit la succession du bon roi à la barbe chenue. Il avait été en effet l’artisan de la mise en œuvre de la solution sable cuit. Les sujets de ce Royaume étaient tellement heureux avec leur poule au sable, qu’ils le portèrent sur le Trône à la mort du Roi à la barbe chenue…
Quant aux peuplades aux 4 infrastructures, elles s’enfoncèrent avec le temps dans le déclin. Comme toutes civilisations en ce bas monde qui n’arrivent pas à évoluer ou à s’adapter aux nouvelles technologies, compte tenu du poids des investissements qu’elles avaient déjà engagés dans les vieilles technologies.
Beaucoup, beaucoup plus tard, un dénommé Schumpeter avait appelé cela « la destruction créatrice »
En tout cas, okraS avait compris, lui, pourquoi Dieu avait réussi la création : il n’y avait pas de parc installé…



La loi de "l'emmerdement maximum"

Réflexions dominicales…
Dimanche 24 octobre – On fête la Saint Florentin

Mes bien cher(e)s ami(e)s…

La Netéconomie : c’est reparti (II)… (Suite du post de dimanche dernier 17/10/04)

La Netéconomie réduira-t-elle la « loi de l’emmerdement maximum » ?

C’est probable, mais qu’en est-il exactement ?

Dans le post précédent, je décrivais les 3 piliers de notre système économique : l’offre (les fabricants), la demande (les consommateurs pour faire court), et les intermédiaires dont la « valeur ajoutée » est de mettre en relation l’offre et la demande localement, là où vous habitez.
Nous avons vu qu’il y a 5 grandes classes d’intermédiaires (1 : le commerce au sens large, 2 : le secteur de l’information, 3 : celui de la finances, 4 : celui des opérateurs d’infrastructures, et enfin 5/ l’Etat). Tout cela fonctionnant, dans un état donné des technologies (elles aussi entendues au sens large).
Certes, nous sommes dans un pays dit évolué : nous avons donc beaucoup de biens et de services à notre disposition. Biens et services que nous pouvons acheter par l’entremise des intermédiaires qui ne se trouvent pas loin de notre habitation, dans notre zone de chalandise… Le secteur 2 nous informe, le secteur 3 nous permet de les financer, le secteur 5 établit les règles, ….

Mais s’y retrouver dans cette pléthore de produits et services n’est pas simple : c’est un peu au bonheur la chance. On achète un truc : on ne sait pas très bien s’il ne va pas tomber en panne rapidement, peut-être aurions nous pu le trouver à un prix plus faible dans le magasin d’à coté. Par ailleurs, le phénomène marque va jouer. Une même machine à laver, par exemple, vendu sous la marque X, coûtera plus chère que celle vendue sous la marque Y, alors que c’est exactement la même, à part la carrosserie. On peut multiplier les exemples à l’infini.
Bref, malgré les médias traditionnels (l’information, la publicité, le marketing direct, etc..), les marchés ne sont guère transparents pour le consommateur de base. Ils sont même plutôt opaques.
Non seulement ils ne sont pas transparents, mais les processus économiques sont compliqués, mais nous n’en avons guère conscience.

Un exemple : le processus d’achat d’un bien immobilier. L’acheteur doit gérer lui-même les relations avec des éléments de chacun des 5 secteurs : agent immobilier ou promoteur (secteur 1), et/ou petites annonces (secteur 2), financement hypothécaire (secteur 3), notaires et divers services administratifs (secteur 5), déménagements (secteur 1), changements d’abonnements auprès des divers opérateurs de réseaux (secteur 4), etc… etc..
Comme on le voit l’opération est lourde. Faut vraiment avoir envie… C’est « l’emmerdement maximum »…
Mais avec l’Internet, on change d’état technologique.
Et l’achat d’un bien immobilier pourrait devenir beaucoup plus simple, plus fluide… Allez donc voir Homestore…. Ce site américain qui a traversé la bulle sans encombre, s’occupe pour vous d’une partie du processus (il est vrai que les agents immobiliers américains mettent en commun leur fichier de biens à vendre, ce qui n’est le cas en Gaule). Ils peuvent même trouver du travail à Madame là où vous allez résider, ou une voiture. Ou encore vous donnez des informations sur la sécurité locale, le nom de l’instituteur de l’école, etc…
Qui paye ce service de « valet électronique » ? Les fournisseurs avec qui vous allez faire affaire. En tout cas pas vous…
L’analyse de ce site (il y en a beaucoup d’autres dans les différentes gammes de processus économiques que vous avez à gérer) montre que l’Internet fluidifie vos relations avec l’ensemble des intermédiaires, donc accroît la valeur que vous retirez d’un processus. Surtout que c’est généralement gratuit pour vous.
Aujourd’hui les intermédiaires traditionnels ayant pignon sur rue (les « empereurs ») se font plus ou moins fédérés par de nouveaux venus (les « barbares »)… Un autre bon exemple : les news de Google qui fédére les éditeurs de presse… pour votre plus grand intérêt…

Il y a quelques années, j’ai eu le plaisir de recevoir à l’Atelier le Baron Guy de Rothschild (on a des relations ou l’on en pas). Le Baron Guy (c’est comme cela qu’on l’appelle dans les milieux autorisés) est arrivé avec son chauffeur (qui s’occupe de la voiture, lui fait faire la vidange, la nettoie). La Baron Guy voulait s’initier à l’Internet. Comme il a beaucoup d’argent, il a des valets… L’Homo Sapiens, baron ou pas, est paresseux de naissance… Le Baron fait faire par d’autres des tâches lourdes, ou non gratifiantes…
Je pense qu’avec l’Internet le brave peuple aura lui aussi des valets virtuels… Il y aura certainement une contrepartie à propose de la vie privée…

Allez je vous laisse. Je vais repiquer quelques boutures de géraniums. Mon ami fleuriste de Lyon va me dire que ce n’est plus le moment, mais avec un peu de poudre d’hormones…
On reparlera la semaine prochaine d’empereurs et de barbares, et aussi de valets…


La Netéconomie : c’est reparti…

Réflexions dominicales…
Dimanche 17 octobre – On fête la Saint Ignace

Mes bien cher(e)s ami(e)s…

On a beaucoup parlé de la Netéconomie avant l’éclatement de la bulle de l’Internet. Puis le mot est devenu presque honteux : il n’était plus politiquement correct de le prononcer dans les dîners en ville.
Mais le temps a fait son œuvre et la bulle s’estompe. On ressort le mot timidement. Mais, tel un rouleau compresseur, cette Netéconomie se met en place… et rien cette fois ne l’arrêtera. La raison en est simple : de plus en plus de gens prennent un accès à l’Internet (avant la bulle il n’y avait pas grand monde). Nos concitoyens adorent la chose, sinon pourquoi s’y mettraient-ils ? La raison en est simple : l’économie qui se construit sous nos yeux va leur apporter davantage de valeur ajoutée que celle proposée par l’économie traditionnelle.
Je voudrais, dans ce petit post dominical, apporter ma petite contribution à cette affaire importante.

Notre système économique fonctionne sur 3 pattes, sur 3 pôles distincts.
Le premier pôle concerne l’offre. C’est-à-dire tout ce qui produit des biens et des services (entreprises industrielles, de services, etc..).
Le deuxième pôle concerne la demande. C’est-à-dire vous et moi en tant que consommateur. Nous avons généralement un pouvoir d’achat. Et on veut acheter des choses… Par exemple : une cravate… Mais comment faire si à côté de chez moi je n’ai pas d’usines qui fabriquent des cravates ?
Et bien, je vais m’adresser au 3ème pôle : les intermédiaires, dont le rôle va être de mettre spatialement en relation l’offre et la demande.
Dans notre cas (en faisant court) des grossistes vont acheter des cravates aux usines situées dans des endroits bien précis du village planétaire et vont les revendre à des magasins « en dur » situés dans ma zone de chalandise…

Le pôle intermédiation est un énorme fourre-tout. Comment peut-on l’appréhender ?
A mon sens, il y dans nos systèmes politico-économiques d’aujourd’hui 5 classes d’intermédiaires.

La première concerne le commerce et la logistique entendus au sens large : grossistes continentaux, régionaux, centrales d’achat locales, magasins dans les zones de chalandises. Chacun achète à l’autre pour revendre au suivant, et utilise les entreprises de logistique pour transporter les marchandises d’un point à un autre (les infrastructures ont donc une grande importante). On couvre ses coûts et on fait sa marge : faut bien vivre (sans oublier à chaque transfert la TVA)… Mais cela évite à Madame Michu, qui voudrait acheter un poste de télévision Sony, d’aller à Shinagawa au Japon pour en ramener un.

La deuxième concerne le secteur de l’information/formation (presse, radio, télévision, professeurs, marketing, publicité, etc…).
Un journaliste par exemple est un intermédiaire. Il vient vous interviewer (il prend votre information), la met en forme, et la revend par son éditeur sur un support papier (payé à plus de 50% par la publicité…). Même chose pour un professeur. Il a pris l’information/connaissance à d’autres, la met en forme, et la « revend » à ses élèves… Etc.

La troisième concerne le secteur finances/assurances. Vous achetez un livre à la Fnac, vous payez avec votre carte bancaire… Et vous sortez tout content, avec votre achat. Mais l’opération n’est pas terminée. C’est le système bancaire qui va dénouer le contrat commercial que vous avez passé avec l’enseigne. Comment ? Par débit de votre compte en banque (débit égal au montant de votre achat), et par crédit du compte de la Fnac du même montant diminué d’un % rétribuant le service bancaire.
Même chose pour l’assureur qui joue le rôle d’intermédiaire entre ses assurés qui payent des primes et qui va rembourser les dommages que ses clients causent à des tiers.

La quatrième classe concerne les opérateurs de réseaux/infrastructures. Par exemple le réseau téléphonique… C’est peut être un peu tiré par les cheveux, mais si nous étions doués de télépathie, nous n’aurions pas besoin des opérateurs de téléphone traditionnels. FT et les autres sont donc des intermédiaires : ils « prennent notre voix » d’un côté et la transmettent de l’autre côté. De même EDF, ou plutôt le RTE (régie de transport d’électricité entre le lieu de production et l’utilisateur), le réseau d’eau, etc…

Enfin la cinquième classe concerne l’Etat, et plus précisément nos Elus. Ces derniers l’ont peut-être un peu oublié, mais ils ne sont que des intermédiaires. Nous les chargeons de faire les lois et de gérer, autant que faire ce peut, notre aimable, mais néanmoins pléthorique, administration. C’est ce que l’on appelle la démocratie représentative.

Il y aurait encore beaucoup à dire sur chaque secteur… Mais arrêtons-nous là pour faire 3 remarques importantes.
L’ensemble de l’intermédiation a une valeur ajoutée certaine : nous avons tout ou presque à portée de la main, là où nous habitons, dans une structure politico-juridico-sociale donnée (les règles du jeu).
Mais cela coûte cher, très cher (probablement plus de la moitié du PIB d’un pays).
Enfin, cette intermédiation est fonction de l’état des technologies à un instant donné. Si cet état change, l’intermédiation va se modifier… Généralement dans le sens d’un accroissement de valeur pour la demande, et/ou d’une réduction de la chaîne d’intermédiaire. Donc des coûts moindres. Mieux et moins cher : voilà ce que permet la nouvelle technologie.
C’est probablement ce que l’Internet et la Netéconomie - c’est-à-dire l’utilisation de l’Internet comme infrastructure économique - vont proposer.

Zut, Madame Billaut m’appelle pour le repas du soir (j’ai entendu dire qu’il y avait un reste de canard avec salade…)
Bon faut que je vous laisse.. On reprend tout cela Dimanche prochain. On causera d’Empires et de Barbares (thémes cher à Ibn Khaldoun – philosophe arabe du XIIIème siècle, et à Jean Louis Gassée – patron d’une boîte dénommée Apple à la fin du XXème…). Et peut-être aussi de la « loi de l’emmerdement maximum ».

suite


Bévues néo-libérales, gabegies, et New Deal Gaulois….

Samedi 9 octobre 2004

Mes biens cher(e)s ami(e)s

De tout temps, le développement économique d’un territoire a été fonction de ses infrastructures. Pas de routes, pas de lignes électriques, pas de réseaux d’eau, pas de chemins de fer, pas d’autoroutes et de bretelles d’accès, pas d’aéroports : pas de développement économique possible. Votre territoire est « in the middle of nowhere » comme disent nos amis Américains. Vous végétez.
Or le Monde bouge, le Monde change. Aujourd’hui, pas d’infrastructure très haut débit pour l’accès à l’Internet : pas de développement futur. l’infrastructure est un préalable indispensable à la création de nouveaux services, de nouveaux emplois. Il est du devoir des collectivités locales de s’occuper de leurs télécommunications à très haut débit.

Nouveau paradigme

Or, un nouveau paradigme dans l’organisation des réseaux de télécommunications se met en place.
Avez-vous remarqué que dans notre histoire, à chaque fois que nous avons créé un nouveau service (télégraphie, téléphonie, radio et télévision hertzienne et satellitaire, réseau câblé de télévision, réseau de téléphonie sans fil), à chaque fois nous avons créé une infrastructure spécifique pour répondre à un besoin spécifique. Avec les technologies analogiques, difficile de faire autrement.
Chaque couple infrastructure/service fonctionnant avec ses propres règles, ses propres protocoles. Ce qui a entraîné dans nos esprits un amalgame entre infrastructure et service. Ce qui ne va plus être le cas avec le tout numérique où sur une seule infrastructure on va pouvoir transporter voix, vidéo, données. Que cela soit sur le filaire ou le sans-fil (le fameux Wifi).
La plupart de ces infrastructures analogiques ont coûté bien cher, et leur coût de maintenance annuel est lui aussi très élevé (encore que nous n’en avons pas une idée très exacte). Là-dessus, l’Internet est arrivé. Et chacun de se dire : pourquoi ne pas utiliser le réseau téléphonique, le réseau câblé, le réseau hertzien et satellitaire pour donner accès à l’Internet ? Alors que ces réseaux au départ analogique (et donc non numérique) n’avait absolument pas été prévu pour cela ? Donc coût d’adaptation élevé, concurrence entre réseaux inadaptés, … Bref, j’appelle cela de la gabegie.
Pendant le même temps, les 200 millions d’entreprises dans le monde adoptaient pour leurs réseaux locaux de télécommunications le protocole Ethernet. Avec 200 millions d’utilisateurs, le coût de connexion (la carte Ethernet) s’est effondré. En fait on n’y fait plus du tout attention car cette carte est intégrée dans l’ordinateur que vous achetez : vous ne connaissez même pas le prix de la dite carte. L’industrie informatique a fait évolué ce protocole robuste et solide vers le GigaEthernet et bientôt le 10 GigaEthernet. Des bandes passantes absolument colossales dont je ne doute pas un seul instant que nous en aurons besoin dans les années à venir. Et ce protocole permet le plus simplement du monde, sans trans-codifications coûteuses entre protocoles différents, de transporter des « paquets IP » (le fameux Internet) comme disent les spécialistes, paquets qui vont véhiculer indifféremment voix, données, vidéo et images. Un seul réseau pour tout. Une belle économie en perspective.
Mais pour proposer ces débits à nos citoyens et à nos entreprises, il faut installer de bout en bout un nouveau fil : la fibre optique qui est la seule aujourd’hui, et probablement encore pour de nombreuses années, à pouvoir véhiculer ces débits.
Qui peut le plus, peut le moins, d’autant plus qu’à ses débits considérés comme pléthoriques aujourd’hui, les industriels de la chose ont ajouté la qualité de services (comme le réseau téléphonique). Il est donc possible par exemple de réserver une bande passante donnée pour regarder un film sur un serveur local de vidéo à la demande : pas de coupures, comme si vous aviez un DVD…

L’infrastructure dans une démocratie doit être publique.

Je pense que tout le monde dans les années à venir voudra une connexion Internet à très haut débit. Et puisque tout le monde aura si je puis dire droit à sa fibre, il me semble que ces nouvelles infrastructures sont du ressort du bien public, de la collectivité. Au même titre que nos routes par exemple qui sont financées par l’impôt. Dans une démocratie qui se respecte, la nouvelle infrastructure optique doit être publique, et non pas appartenir à des sociétés privées. Si tel n’était pas le cas, il nous faudrait être logique avec nous-mêmes et vendre nos routes à un consortium privé. Les technologies d’aujourd’hui permettrait de savoir que vous avez traversé la rue pour aller chercher votre pain : vous serez taxé… Nicolas Sarkozy réglerait par là tous nos problèmes financiers en rétablissant un octroi électronique. On saurait par ailleurs que telle route en Lozère est peu utilisée. Dans ce cas pourquoi l’entretenir ? On voit la limite de la chose … Avec cet octroi électronique : plus d’aménagement du territoire. Tout le monde se retrouve dans les grandes métropoles.
Car là nous risquons toute proportion gardée, des position de monopoles, de « dictature ». Sans compter la gabegie. Savez vous par exemple que l’on retire des fibres dans certains fourreaux à Paris ? N’est ce pas là de la gabegie ? Savez vous qu’entre Paris et Lyon il y a une foultitude de fibres, les opérateurs privées ayant chacun tirées leurs câble espérant un large profit en reliant ces grandes métropoles ? Profit qui n’est toujours pas là ? Sur les térabits/s de débit théoriques il n’y qu’à peine 20% d’utilisés ? Cela ne m’étonne pas qu’il y ait eu une bulle Internet.
Donc nouveau protocole pour les « man » (metroplitan area network), nouvelle infrastructure appartenant à la collectivité, qui par ailleurs se porte garant du libre accès aux réseaux pour toutes sociétés privées désirant proposer des services à la population. Je reprends mon analogie avec les routes : la collectivité fait et entretient les routes pour ses citoyens. Celui décide ensuite d’acheter un vélo, une voiture, un camion à tel ou tel fabricant privé. Ou simplement de marcher (en achetant la paire de chaussure qui lui convient chez tel ou tel distributeur privé).
J’appelle cela du libéralisme. Nous avons fait une « bévue néo-libérale » en dé-monopolisant nos opérateurs historiques comme nous l’avons fait. Il fallait garder le réseau, et vendre la partie services. Il serait encore temps de le faire ?

Un new deal pour la France ?

Les Français sont moroses. Ils ont peur. Peur pour leurs emplois, leurs avantages acquis, et l’avenir de leurs enfants. Ils se réfugient dans le passé (avec l’aide du Prozac et de StarAc)… Et pourtant.
Les Etres Humains vont probablement amorcer leur 3eme révolution, après celle de l’agriculture il y 8 à 10.000 ans, celle de l’industrie plus près de nous, il y 250 ans environ. Nous amorçons une révolution qui s’annonce impressionnante et qui sera basée comme toute révolution sur de nouvelles technologies qui vont converger : les nanotechnologies, la robotique humanoïde, les énergies renouvelables, les biotechnologies, etc…
Entre les 2 premières révolutions, il ne s’est pas passé beaucoup de choses : sauf une très importante : l’invention de l’imprimerie qui a permis de décupler le savoir humain et sa distribution dans des proportions notables. Je pense que l’Internet va jouer le même rôle entre la 2ème et la 3ème révolution qui s’annonce. Le savoir humain et sa distribution va augmenter dans des proportions absolument gigantesques.
La France a de nombreux atouts pour être l’un des premiers pays à faire cette société de l’information. Nous avons de bons ingénieurs (la preuve certains s’expatrient et sont mieux rémunérer ailleurs : preuve qu’ils sont bien formés), nous avons de bons créatifs (la « French touch » est reconnue partout), et nous avons des jeunes qui ont (encore) envie de créer leur entreprise. Mais il nous manque un signal politique fort. Il nous faudrait un « de Gaulle de la société de l’information » dont le premier rôle serait de remettre droit l’esprit des français dans leur tête, … et de fibrer la France. Le Président Roosevelt a redressé en partie son pays après la Grande Dépression de 1929, grâce au « New Deal ». L’Etat américain a investi des milliards de dollars dans des infrastructures. Notamment le câblage électrique des campagnes (les agriculteurs ont pu s’équiper de matériels divers – ce qui a fait fonctionner l’industrie). C’est un peu la même chose aujourd’hui avec la fibre… Fibrer la France – ce qui est pour moi une « ardente obligation » - coûterait aux environs de 15 milliards €, montant qui, compte tenu de la longévité de ce média, pourrait s’amortir sur 30 ans ou plus. Soit quelques €/abonnés et par mois.
Nous avons besoin de ces autoroutes de l’information pour créer de nouveaux emplois à haute valeur ajoutée, des sociétés nouvelles qui vont créer de nouvelles applications dans l’éducation, les loisirs, le commerce, la santé, l’administration, etc… Bref améliorer notre vie de tous les jours…. Qui plus est, si nous sommes les premiers à le faire, ses sociétés pourront exporter leurs services, leur savoir faire. Et nous sauverons par ailleurs notre culture.
Qu’on le veuille ou non, le monde va changer. Avec ou contre nous.