Beffa : pourquoi pas ?
Hier, a eu lieu la conférence de presse de Jean Louis Beffa (PDG de Saint Gobain), qui a présenté à l'Hotel Bristol à Paris devant un aéropage de journalistes et caméramen/photographes, les principales conclusions du rapport qu'il remettra officiellement au Président de la République le 15 janvier prochain.
Première impression : la France est une poule encore un peu grasse, qui vient de trouver un couteau ! A savoir qu'elle vient de découvrir qu'il y avait de "nouvelles nouvelles technologies"... Et qu'elle ne sait pas trop quoi en faire, en tout cas jusqu'à ce rapport...
En gros, au niveau industriel, nous décrochons depuis quelques années... On s'est reposé sur nos lauriers acquis avec les grands travaux gaulliens et pompidoliens (nucléaire, espace, etc...). Depuis plus rien. Le problème c'est que le monde, et notamment la technologie, continue de galoper... Et que c'est la technologie qui permet de créer de nouveaux produits, d'ouvrir de nouveaux marchés nationaux et mondiaux. Exemple cité par Mr Beffa : les écrans plasma des japonais/coréens...
Certes, il y a déja eu dans notre pays plusieurs rapports alarmistes : le rapport Blanc (pôle de compétitivité : 750 millions € débloqués), le rapport Camdessus (n'a pas eu de suite ... en tout cas il est bien écrit, si..si...), le livre bleu de l'électronique française (on ne leur a rien demandé aux gens de ce secteur, mais ils ont quand même fait un rapport), et enfin le rapport Beffa. Le point d'orgue semble-t-il...
Bon. On est faible dans les nouvelles technologies. Dans les "hautes" technologies. On est trop faible dans la spécialisation industrielle en "haute technologie" (une nouvelle expression qui va passer dans le langage courant ?)...
"Nous avons ouverts des pistes dans ce rapport, ce n'est pas à nous de choisir"...Dixit Mr Beffa.
Alors que faire ?
Le dit rapport propose la création d'une Agence pour la Promotion de l'Innovation Industrielle, d'une structure légére (dans les couloirs de l'hôtel on disait que Mr Beffa en serait sûrement le président...), et dont le rôle sera de choisir et de mettre en oeuvre des programmes industriels en collaboration étroite avec les entreprises - grandes ou petites... Ce qui devrait aboutir à la création de produits qui devraient avoir un marché important (voir mondial). Voilà l'épure.
Mais on ne peut plus faire cela comme du temps de notre Général (Europe et Organisation Mondiale du Commerce obligent dans cette période de néo-libéralisme). Ah ! C'était pourtant le bon temps avant... Une entreprise publique, un marché public, des sous publics... On était entre nous...
Beffa propose aujourd'hui un financement bi-partite à 50/50 : 50% venant de l'Etat en avances remboursables (ce qui ne devraient pas poser de problemes avec l'Europe et les US...), 50 % venant de l'entreprise qui soumet un projet (santé, énergies renouvelables, voitures propres... on retrouve un peu la liste des "grands travaux" de nos amis du secteur de l'électronique - à qui on n'avait rien demandé - z'ont quand même bien fait d'écrire leur rapport....). L'Agence choisit les projets...
En année pleine : 1 milliard € en avances remboursables, 1 milliard € venant du privé... Ce qui fait 2 miiliards, si je ne m'abuse..)
Au passage, notre Jean-Louis donne quelques coups de griffe à Bruxelles avec ses programmes qui sont du saupoudrage, qui sont dispersés, et pas assez ambitieux... (effectivement, je ne sais pas si vous avez essayé de vous y retrouver là-dedans - personnellement j'y ai renoncé, et j'admire quelques amis consultants qui jonglent avec les sigles bruxellois...).
Il donne un coup de griffe a Bruxelles, mais passe la main dans le dos des Allemands en réponse à une question d'un journaliste du Handelsblatt... "Nous aimerions que nos amis Allemands nous suivent..." (Ah, ces Français, ils ne manquent pas d'air...!)... "Et pourquoi pas créer une Agence Franco-Allemande ? " ( y'aurait bien du Chirac là-dessous ? )...
On a cru comprendre d'ailleurs que des entreprises non gauloises pourraient aussi rentrer dans le processus de "notre" Agence... Bon, j'ai peut-être pas tout compris...
Naturellement aux jeu des questions/réponses, certains journalistes ont essayé de coincer notre ami Beffa...
1/ On va privatiser complétement FT, est-ce que c'est pour redonner cet argent à FT/Cnet pour faire des produits ? (question vicieuse..)
2/ Mais y a-t-il un pilote dans l'avion ? Quid de cette Agence (encore une !) vis-à-vis de choses comparables existantes ? (Mr Beffa a démontré au trublion qu'il y avait peut-être des recoupements, mais que ce n'était pas la même chose... Et donc que "son" Agence avait un sens (ce que je crois a priori - de toute façon on peut pas faire autrement : cela urge à mon avis).
3/ Les Amerloques vont râler... Là, Mr Beffa a eu beau jeu pour répondre (avec les sous que met le DOD dans la recherche et l'industrie américaine...)
4/ Votre serviteur, naturellement a posé une question sur "les réseaux a TRES haut débit - comme à Pau - (où cela décolle entre parenthèse...). Je me suis fait renvoyer dans mes buts... Et certains membres de la Commission Beffa pour me consoler m'ont dit au cours de la séance petits fours... "Mr Beffa n'a pas compris votre question... (sous-entendu : je l'ai peut-être mal posée...)
Bon. Comme je l'ai déjà écrit dans ce blog, je pense que Mr Beffa, comme d'ailleurs beaucoup de membres de notre élite, ne comprennent pas (encore) l'intérêt des réseaux à trés haut débit...
Ce qui me sidére dailleurs, c'est que nos élites ne soient pas au courant... Je fais de temps à autre quelques conférences aux cadres de grosses boîtes... Sont au courant de rien... Les énergies renouvelables.. les robots humanoïdes, les nanotechnologies... Nada..
Mais faut pas désespérer... Cela va venir...
L'Agence Beffa devrait être sur pied dans les 3 à 4 mois à venir avec un budget 2005 de 500 millions €. Elle sera rattachée au 1er Ministre.
Alors qu'en pensez vous ?
PS. A midi JL Beffa a arrêté le déroulement de la conférence de presse, et nous a demandé de nous lever. Nous avons fait 3 minutes de silence. Pour les morts du tsunami. 3 minutes c'est peu et beaucoup. Cela donne le temps de réfléchir... On a récolté au niveau mondial pour 3 à 4 milliards de dons (certes ce ne sont encore que des promesses). Mais on n'a jamais vu une telle mobilisation depuis le début de l'Humanité... Pourquoi ne pas faire la même chose pour la recherche ? Le gros problème que nous avons aujourd'hui, outre le fait que ne ne savons pas encore prévoir les soubresauts de Dame Terre... C'est d'en terminer avec les énergies fossiles... Alors pourquoi ne pas créer une Agence, type Beffa, au niveau de l'ONU ? Et mettre le paquet sur le solaire ? l'hydrogène ?, etc...
Cela va venir...
je n'étais pas à la présentation et je n'ai pas lu le rapport, mais d'après votre compte-rendu je suis surpris - genre une poule devant une brosse à dents - que l'Europe n'ait pas été évoquée. Tout cela ressemble à de l'agitation en solitaire. A défaut de rendre sourd, ça fait perdre du temps à ceux qui veulent faire bouger els choses et de l'argent au contribuable.
Quant à Camdessus, il écrit bien c'est vrai... c'est bien tout ce qu'on peut lui reconnaitre.
Rédigé par : tao | 06/01/2005 à 20:28
« On retrouve un peu la liste des "grands travaux" de nos amis du secteur de l'électronique - à qui on n'avait rien demandé - z'ont quand même bien fait d'écrire leur rapport…) »
J'aime beaucoup votre style :-)
Sans rire, très intéressant article (et pas uniquement sur Beffa, l'inculture et l'agence des catastrophes aussi)
Rédigé par : David Latapie | 06/01/2005 à 23:59
J'ai découvert votre blog grâce à un internaute qui me l'a signalé sur le mien, beaucoup plus récent que le vôtre: www.blogbilger.com . Merci d'avoir rendu disponible en avant-première le rapport Beffa que je vais m'empresser de lire. J'ai l'impression qu'il s'est beaucoup inspiré du rapport Chambolle-Méaux qu'il cite d'ailleurs.
Rédigé par : Pierre | 07/01/2005 à 10:09
on dit "aréopage" et non pas "aéropage"
Rédigé par : christian scherer | 07/01/2005 à 17:52
Bravo Jean-Michel !
Jean-Michel a 8 ans, peut être 9. C'est vieux, déjà ? Assez pour réfléchir. Bien assez pour voir et dire "le roi est nu".
Notre élite française est bien plus vieille. Bien trop vieille. Elle ne s'intéresse pas aux propos des enfants. Trop de bruit et d'agitation. Trop de vérité. Trop de vie.
Les demi-vieux font des rapports. Pas inintéressants. Est ce que ça fait monter les taux d'adrénaline ? Est ce que ça fait bander ? Est ce que ça fait pleurer ? Est ce qu'on a envie, ayant lu ces rapports, de les jeter au feu et de crier : c'est assez, maintenant, j'agis, je crée, j'échange, je produis, je donne, je suis, je vis ?
Un (bon) rapport de plus. Et un machin, une commission, une agence de plus. Qu'est ce que ça va changer aux vieux comportements de vieux ?
On me dit "Tais toi. Tu n'y connais rien. C'est comme ça que ça marche". Oui, c'est vrai, c'est commme ça que ça marche. Mal.
Ce ne sont pas les rapports officiels, ni leurs équivalents en entreprise (par ex. les préconisations des "big five") qui font avancer les choses. Ce ne sont pas non plus les commissions agences etc.
Ce qui fait bouger les humains et leurs organisations, en bien ou en mal, c'est le désir. Désir de faire, de réaliser, d'être, de communiquer. Ce qu'on demande a un responsable (d'équipe, d'entreprise, d'administration, etc.), c'est de permettre et d'encourager le désir de faire, d'évoluer, d'être, individuellement et collectivement. C'est une compétence rare.
Alors, une agence, pourquoi pas, à la limite, mais une agence du désir. Peuplée de personnes qui "cassent la baraque" (dans tous les sens du terme), communiquent l'enthousiasme, causent vrai. Peuplée d'enfants.
Cette agence utiliserait les talents d'enfants de ses membres pour, par exemple, faire ou faire faire des dessins, des sketches, des romans. Et des films (polars, comédies, mélos, aventures ...).
Le déclin industriel et R&D de la France (de l'Europe) en film, avec une fin qui ne serait pas un happy end mais le début de - enfin - quelque chose de nouveau, dont on sortirait ému, secoué, les tripes nouées, la rage au coeur, la volonté affermie, ça, ce serait bien. On pourrait toujours lire des rapports, après, pour affiner les détails. On pourrait aussi assister à des conférences à la fois sérieuses, ludiques, motivantes. On pourrait nouer des liens réels et virtuels à travers des blogs (par exemple). Il y aurait comme un printemps de jeunesse partagée, un désir de vivre, de faire. En ayant compris.
Ces films vous les voyez comment ? Ils seraient uniquement destiné aux "décideurs" (ça n'en ferait pas un blockbuster ...) ? Ou aussi, aux femmes (il n'y en a pas beaucoup parmi les "décideurs"), aux enfants, aux jeunes, à tous ?
Et les romans, vous les verriez comment ? Et pourquoi vous ne commenceriez pas à les écrire ? Et pourquoi pas en écriture enrichie (collective, etc.) ?
Tenez, par exemple, une trame sur fond de très haut débit, ça vous dirait ? On prendrait des collectivités locales, des media (le ou la journaliste-justicier, sur un fond de blogs), des héros et des traîtres, des fous et des sages, beaucoup de mous ballotés dans tous les sens par promesses ou menaces, des entreprises, des amours. Ambitions, corruptions, haines, douceurs. On comprendrait en lisant le roman que le très haut débit est urgent, indispensable. Que c'est un bien public (comme le dit mieux que moi J.M. Billaut). Que ça permet de vivre au pays (... en Europe, par extension). De vivre bien.
On pourrait imaginer que l'agence du désir, mentionnée plus haut, fasse travailler des professionnels de l'écriture et de l'édition pour aider à l'accouchement et à la production de ces romans sur le très haut débit.
On pourrait imaginer qu'on est tous jeunes. Comme JM Billaut.
Ah, on est pas tous jeunes ? Eh bien, on le devient.
Rédigé par : Xavier | 07/01/2005 à 18:37
Bon je viens de lire la tirade de Xavier... je suis un peu secoué par le style, l'envolée...
Xavier... tu dessines et surtout croques bien avec humour les humains... (je t'ai deja dit que tu devrais publier tes oeuvres... tiens mets en quelques une sur un blog - ou sur le mien ? tu as une tablette graphique ?). Tu devrais aussi écrire... Pirandello à côté cela fait un peu pâlichon...
En plus tu ne fais pas de fautes d'ortograffes... C'est vrai ami Scherrer : aeromachin : cela ne s'écrit pas comme je l'ai fait... tu es au moins le 10eme à me le dire... j'ai reçu des tas de coups de fil, y compris sur skype pour me dire que aéromachin, cela ne s'écrit pas comme cela...
Bon maintenant je sais à quoi servent les blogs...
Rédigé par : billaut | 07/01/2005 à 20:01
Très bien ton billet Jean Michel.
Il faut encourager les artistes, alors bravo !
C'est vrai que c'est triste que les politiques ne comprennent pas ce que sont toutes ces nouvelles technologies, mais c'est normal: ils travaillent à très court terme, et en fonction des sondages, alors tu imagines...
Fais attention parcequ'un jour, quand tu poseras tes questions sur le très haut débit ou les nanotechnologies, ils vont appeler la police !
Rédigé par : Patrice KONRAD | 07/01/2005 à 21:44
Tiens le lien vers le rapport a disparu...
Mais c'est trop tard, google est déjà passé par là...
Merci d'avoir partagé ce rapport avec tous. Il n'y a plus qu'à espérer qu'il en sorte quelque chose de concret.
Rédigé par : Aurélien | 08/01/2005 à 23:02
Je me demande justement quoi penser de ce rapport Beffa. Votre article confirme mes interrogations.
Sur le constat, au final, tout le monde est d'accord : retard sur la hi-tech. Bon, bien, après tous ces rapports, Chirac, Sarkozy et autres s'emparent de ce problème. On voir d'ailleurs bien une manipulation politique de Chirac qui avait pris du retard sur le sujet, et a commandé ce rapport en catastrophe en septembre.
Mais pour faire quoi ? Une nouvelle agence ? Mais poourquoi ne pas plutôt réformer et fédérer ce qui existe, peut-être en le dotant de nouveaux moyens ? On a déjà des gens très bien, mais ce qui pêche, c'est la coordination recherche publique/privée, capacité créatrice des axes de recherche, etc... Pas des gens en plus qui vont coordonner des trucs qui ne fonctionne pas. Je reste donc dubitatif sur la principale proposition.
PS : où peut-on télécharger le rapport ? L'avez-vous en version électronique ?
Bien à vous,
Nicolas (nous nous sommes croisés à la soirée openbc).
Rédigé par : Nicolas/versac | 10/01/2005 à 10:26
J'ajouterais : la question posée était : comment créer les airbus, ariane, etc... de demain ?
Ma réponse est : dans les nouvelles technologies, quelle grande entreprise d'aujourd'hui est née d'une agence gouvernementale de quelque pays que ce soit ? Microsoft, Oracle, Cisco, Google, Yahoo, ...
Le problème n'est pas dans la création de grands machins, de grands programmes, mais dans la capacité de petits programmes, d'entrepreneurs à développer leur business.
Rédigé par : Nicolas/versac | 10/01/2005 à 10:30
Je souhaiterai lire le rapport BEFFA. Est-il disponible est il possible de disposer d'une copie.
cordiales salutations
Rédigé par : Saâd BENDOUROU | 10/01/2005 à 17:09
L'un des premeirs dossiers que l'agence pour l'innovation pourraît investiguer sans craindre de gacher des financements publics ne serait il pas celui de la mise en oeuvre du bouquet énergétique français et notamment le développement de nouveaux produits utilisant l'ENERGIE SOLAIRE THERMIQUE. Mon expression date de quelques mois mais elle est de plus en plus d'actualité....
Bernard REYNIER
LA LOI SUR L'ENERGIE : SA MISE EN OEUVRE
LE CHALLENGE DU MIX ENERGETIQUE
LE RAPPORT BEFFA ET LA LOI SUR L'ENERGIE
La loi sur l'énergie sera promulguée dans quelques semaines ( en découvrir le projet après passage au Sénat sur le site www.tecsol.fr/loi ). Au delà de la nécessaire relance du programme nucléaire EPR, la loi fixe des d'objectifs quant :
- au développement des énergies renouvelables ( vent, bois, soleil thermique et photovoltaïque, biomasse, géothermie, etc. ),
- à la maîtrise de l'énergie dans l'habitat via les bilans thermiques demandés lors des cessions de biens mobiliers,
- à la mise en œuvre de certificats d'économies d'énergie pouvant pénaliser les consommateurs industriels.
Ces nouvelles règles vont imposer de profondes évolutions dans nos modes de vie et dans notre attention quant aux dépenses énergétiques. En outre l'évolution prévisible des coûts des énergies fossiles va accentuer la prise de conscience collective de la nécessaire maîtrise des consommations à des fins de chauffage et confort d'été...
Mais, comme tout point d'inflexion dans une société, le changement de culture va nécessiter de mettre en oeuvre des actions stratégiques au niveau de l'Etat et de ses structures. Quatre axes de travail précisés ci après paraissent devoir être investigués.
1 – LA FORMATION DES ACTEURS CONCERNES PAR LES CONSEQUENCES DE LA LOI
La mise en oeuvre de cette politique de maîtrise de l'énergie et de développement de l'usage des énergies renouvelables impose au pays de développer dans le même temps une politique de formation lourde afin d'accompagner le corps des salariés qui interviendront sur les différents domaines de cette très longue chaîne de valeur.
La liste développée ici après à des fins de pédagogie ne peut être exhaustive. On citera :
- Les architectes devant acquérir de nouveaux savoirs en échanges thermiques, ensoleillement, etc.
- Les bureaux d'études chargés des études thermiques dans la construction et rénovation de bâtiments,
- Les corps de métiers du bâtiment qui utiliseront de nouveaux matériaux ( exemple la brique " monomur " ), de nouveaux revêtements de toitures intégrant des capteurs solaires thermiques ou photovoltaïques, etc.
- Les techniciens chargés de réaliser les bilans thermiques dans l'habitat,
- Les poseurs d'appareils solaires alliant des compétences en charpente, plomberie, électricité, régulation, etc.
- Les techniciens spécialistes en éoliennes, moteurs ou générateurs électriques de forte puissance,
- Les électriciens chargés d'installer et de coupler aux réseaux électriques des générateurs photovoltaïques,
- Les techniciens chargés du SAV en pompes à chaleur, de la pose et entretien des éoliennes,
- Etc.
Le potentiel de cycles et sites de formation, de formateurs compétents dans ces domaines relativement nouveaux où la demande sera en forte croissance sont aujourd'hui insuffisants pour satisfaire les besoins dés les années 2008- 2010.
Simultanément, les importants départs en retraite des " baby-boomers " vont amplifier la pénurie en compétences.
ZOOM SUR LES METIERS TELS QU'ARCHITECTES, BUREAUX D'ETUDES, POSEURS D'INSTALLATIONS SOLAIRES, ELECTROTECHNICIENS, FRIGORISTES
Les besoins en maîtres d'œuvre vont s'accroître. Ce sont eux qui d'une part garantiront la conformité des constructions aux règles et d'autre part faciliteront la migration des nouveaux concepts au sein de l'artisanat. Ces métiers à l'origine de la qualité des bâtiments sont une des clés de voûte de la réussite des objectifs fixés par la loi.
Les bureaux d'études vont être particulièrement sollicités par les industriels qui vont devoir réaliser d'importantes économies et qui feront appel à des compétences pointues en process industriels complexes.
Sans un effort considérable de formation d'artisans, le passage d'un rythme annuel de pose de 5000 chauffe eau solaires en 2004 à un volume de 200 000 dés 2010, soit un facteur de 40, ne peut être réaliste. D'autant que la réussite du challenge sera étroitement liée au professionnalisme des artisans installateurs qui vont être fortement impactés par les importants départ en retraite des " baby-boomers ".
Le couplage d'installations de production d'électricité aux réseaux de distribution d'EDF est complexe et, de façon générale, les techniques sont peu connues des électriciens. D'autre part, la maintenance des génératrices ( éoliennes, hydraulique ) nécessitera de nouveaux savoir faire quantitatifs et qualitatifs.
Enfin, l'accroissement des besoins de maintenance des systèmes géothermiques ou pompes à chaleur va nécessiter de former de nouvelles promotions de professionnels.
En quelques années, la demande va croître d'un facteur 10
La Nation doit prévoir dés maintenant ces nouveaux besoins, concevoir les actions de formations ( courtes, longues, de reconversion, etc. ). La courbe des âges au sein des salariés " baby-boomers " de l'enseignement technique ajoutant une difficulté complémentaire au challenge.
2 – LA BAISSE DRASTIQUE DES COUTS DES MATERIELS : CAPTEURS et CUVES DE CHAUFFE EAU
Les citoyens, dans leurs habitats, pavillonnaires ou collectifs, vont souhaiter réduire le coût de leurs consommations énergétiques. Ces consommateurs, vont redécouvrir que l'un des moyens de réaliser des économies d'énergies consistera à utiliser l'ENERGIE SOLAIRE THERMIQUE. Disposant pour la plupart de surfaces de toitures, il leur sera relativement facile d'insérer des capteurs solaires dans les boucles d'eau chaude soit de leurs logements ( si chauffage central ou planchers chauffants ) soit de leur chauffe eau électrique. Ils attendent pour s'engager en masse que les tarifs nets soient compétitifs et que les temps de retour soient inférieurs à cinq - six ans.
Eu égard aux technologies employées, les matériels solaires distribués aujourd'hui sont trop chers. Afin de réduire les coûts de fabrication et de vente, il est possible d'utiliser les procédés industriels développés par les constructeurs de cuves de chauffe eau électriques dont les productions de masse automatisées permettent des coûts de production inférieurs à 60 Euros par cuve. Les coûts de fabrication des cuves de chauffe eau solaires doivent pouvoir être inférieurs à 250 Euros.
Il en est de même pour la fabrication des capteurs plans à " serpentins " dont les coûts de revient peuvent manifestement atteindre des niveaux très inférieurs aux tarifs aujourd'hui communément pratiqués.
D'autre part, afin de fluidifier la concurrence et de différencier les tarifs des matériels par leurs rendements thermiques, il sera judicieux de définir trois à quatre classes de performance ( cf. Les classes définies pour les consommations d'énergie des appareils ménagers ) des matériels ainsi commercialisés. Cela permettra l’accès de ces appareils au plus grand nombre en fonction de leurs revenus et ainsi d’économiser malgré tout les énergies fossiles.
En cinq ans, la demande va croître d'un facteur supérieur à 30.
La demande en capteurs et chauffe eau solaires va naturellement croître exponentiellement. Notre production actuelle n'est pas suffisante pour satisfaire cette croissance qui, en cinq ans, évoluera de 6000 à 200 000 appareils prévus en 2010.
L'importation de ces matériels de technologies relativement simples serait un contresens politique et économique. Aussi faut il que les décideurs politiques, en relation avec les industriels produisant déjà ce type de matériels, facilitent la croissance de la production de cuves et capteurs à prix et qualités optimisés.
Nombre d'entreprises françaises peuvent rapidement produire ces matériels tout en générant des emplois dont les qualifications qui, si elles sont traditionnelles, méritent toutefois de faire l'objet de l'attention de l'enseignement technique ( calculs thermiques, métalliers, soudeurs, découpe de verre, etc. ).
3 - L'USAGE, L'INVENTION DE NOUVEAUX MATERIAUX, D'UNE NOUVELLE DOMOTIQUE
La réglementation thermique fixée par la loi pour 2005 renforce les exigences de la réglementation dite " RT 2000 " dans la qualité des échanges thermiques au sein des bâtis. Ses conséquences sur les savoir faire, l'utilisation de nouveaux matériaux sont très importants y compris dans la rénovation de l'habitat existant.
Afin de limiter les besoins en énergie, le nouveau contexte va nécessiter la mise en oeuvre de " matériaux et produits à inventer " ( murs, ouvrants, toitures à circuits caloporteurs incorporés, dalles et parois à circulation d'air, pompes à chaleur couplées de façon originale à l'énergie solaire, etc. ) mais aussi l'implantation optimisée des habitats relativement aux rayonnements solaires d'hiver et à l'ombre d'été en utilisant des ouvrants et auvents télépilotés en fonction des températures et de la position du soleil.
En effet, les concepts d'habitats " à énergie positive " créant plus d'énergie qu'ils n'en consomment, vont progressivement concerner l'ensemble de la chaîne du BTP, élargie aux fonctionnalités offertes par la péri-télé-informatique au sein des logements ou bâtiments industriels faisant de la domotique un véritable atout pour économiser l'énergie.
D'autre part, sachant qu'en l'état actuel la consommation annuelle moyenne en position de veille du parc d'appareils télécommandés utilisés au sein d'un habitat classique est comprise entre 250 KWh et 500 KWh électriques, il faudra développer de nouveaux automatismes déconnectant automatiquement ces appareils du réseau électrique ( télépilotés par des " interfaces homme machine intelligents " ). Le gain annuel attendu est supérieur à la production d'un groupe nucléaire...
Les exigences de la loi quant à la performance thermique des bâtis sont très importantes.
Afin de drainer les innovations latentes, l'Etat, l'ADEME, les fournisseurs d'énergies, initieront différents concours ouverts tant aux industriels, architectes, BTP, qu'aux particuliers dans le domaine de la performance thermique des habitats.
C'est un challenge colossal que nous devons réussir dans des délais courts. De nombreuses expériences et réalisations ont été développées tant en France que dans d'autres Nations, en particulier au CANADA où les succès de Amory LOVINS ( http://www.nrtee-trnee.ca/ ) par exemple, méritent attention.
ZOOM SUR LA RECHERCHE - DEVELOPPEMENT NECESSAIRE A LA REUSSITE DU CHALLENGE
De façon générale, les capteurs plans sont le plus souvent constitués de serpentins dans lesquels l'eau glycolée est utilisée comme fluide caloporteur; les échangeurs secondaires étant eux aussi constitués de serpentins. La technologie des tubes sous vide est peu répandue et les prix de vente bien trop élevés pour être compétitifs.
Eu égard aux avancées dans la physique des matériaux, aux nouveaux polymères, la recherche dispose de pistes, par exemple, celles liées au stockage de chaleur basé sur la chaleur latente d'un changement de phase du matériau de stockage ou aux systèmes de stockage chimique. D'autres voies méritent probablement examen.
La climatisation solaire, utilisant la source du soleil dans des système à ad ou ab sorption, présente un véritable intérêt sous nos latitudes. Pourtant elle n'y est quasiment pas développée alors qu'elle procède de technologies proches de celles utilisées dans les matériels fonctionnant au gaz naturel. Eu égard aux évolutions climatiques évoquées par de nombreux experts, il paraît indispensable d'envisager de " démocratiser " cet usage au cours de cette décennie. Ces technologies seront exportables.
Notre Recherche - Développement quant à l'énergie Solaire Thermique est en retard.
La plupart des grands groupes producteurs d'énergies disposent d'importants moyens de recherche développement.
L'Etat doit les inciter à travailler en étroite synergie afin de pouvoir rapidement produire de nouveaux produits de chauffage climatisation utilisant l'énergie solaire thermique.
4 – LA COMMUNICATION A ENGAGER
Le sujet de l'énergie n'est pas anodin. Il conditionne à la fois notre confort mais aussi notre devenir et celui de nos enfants car sur la Terre, dans notre infime parcours, rien ne nous est donné... tout nous est prêté...
Le texte prévoit de nouvelles modalités quant aux économies d'énergies au sein des process industriels avec la mise en oeuvre de certificats d'économies d'énergies, et impose d'importants aménagements dans la qualité des bâtis des logements dont l'instauration de Diagnostics de performance énergétique.
Sans reprendre le détail des articles de la loi, relativement à la première date butoir de 2010, les objectifs fixés sont très ambitieux. En conséquence, eu égard à l'inertie naturelle de tout système humain, l'Etat et les corps constitués tels que l'ADEME doivent engager de vigoureuses actions de communication particulièrement pédagogiques vers les différents publics que sont :
- Les Citoyens,
- Les Industriels et PME PMI,
- Les Collectivités,
- L'ensemble des corps de métiers oeuvrant dans le domaine du BTP, du logement, des process industriels,
- Les Chambres consulaires,
- Les Médias qui devront sans cesse clarifier, expliquer, démontrer par l'exemple, l'intérêt de respecter le contenu de la loi,
- Les Enseignants et les jeunes élèves et étudiants,
- Etc.
Les conséquences et effets de la loi concernent l'ensemble des citoyens dans leurs vie professionnelle ou privée.
L'une des conditions de la réussite de notre prise de conscience, de la progressive maîtrise de nos consommations énergétiques et réduction de pollutions, se situe dans la communication que va devoir engager l'état tout au long des prochains mois et années afin d'expliquer, interpeller, former, l'ensemble du corps social.
Rédigé par : REYNIER | 10/01/2005 à 18:34
et bien cela fait couler beaucoup d'encre ce rapport Beffa qui n'est pas encore paru...
Désolé pour ceux qui veulent le lire, "on" m'a demandé d'en retirer le téléchargement... J'ai obtempéré (je ne veux pas aller en prison, Madame Billaut serait ennuyée...). Cela étant, je ne comprends pas trés bien pourquoi faire une conférence de presse alors que le rapport n'est pas semble-t-il terminé... Bon, passons...
Madame Billaut justement me dit que faire du neuf avec du vieux cela ne tient pas souvent longtemps... Donc mettre autour d'une table des tas de gens qui a priori font les mêmes choses, mais chacun dans sa sphère, c'est plutôt compliqué dans l'administration française (dans les grosses boîtes gauloises aussi je pense).
Donc pourquoi pas une nouvelle Agence ...?
Mais là où je rejoins certains : je ne suis pas sûr que l'on ne va pas comme à Bruxelles saupoudrer... Car si on ne comprends pas le monde qui arrive...
Je pense que notre pays n'a pas une bonne veille technologique, et je pense que cela n'intéresse pas beaucoup notre élite (ni même les jeunes Français "d'en bas" qui sont de moins intéressés par les études scientifiques).
Je fais de temps à autres quelques conférences à des cadres de haut niveau... Je suis impressionné par leurs manque de culture générale sur ces nouvelles nouvelles technologies...
Par ailleurs, même si l'on faisait une bonne veille, il faut savoir choisir...
Je suis d'accord avec le très long comment de Bernard Reynier...sur l'énergie...
Je pense que les nanotechnologies vont être l'industrie de demain et vont s'appliquer à tous les secteurs, dont l'énergie.
Si l'on me demande mon avis (ce dont je doute..) je mettrais en place un systéme de veille unique, dépendant de cette agence... et je diffuserais cette veille avec des commentaires et appel aux commentaires de qui veut... (base de données + blog)
Ensuite je selectionnerais des specialisations (ce que Beffa propose d'ailleurs).
1/ sur les écrans en nano... cela tombe bien on une petite société française la-dessus : Inanov... Les écrans de ce type sont un énorme marché de masse... mais c'est bien parti pour les Japonais et autres Coréens le prennent.
2/ sur le solaire "nanotechnologique", à l'instar de ce que prépare Konarka et NanoSolar aux US... Des tuiles sur votre toit qui produisent de l'électricité : voilà un gros marché de masse... Mais cela ne devrait pas plaire au lobby nucléaire... ni à EDF et à ses syndicats...
Etc...
Bon ben on n'est pas sorti de l'auberge... mais on aura je pense vers le 15/1 (de cette année) un beau rapport officiel...
Rédigé par : billaut | 10/01/2005 à 19:21
Merci de ces remarques éternelles sur la technocratie française. Pourquoi rêver de changement ? Le film "Ridicule" a déjà remis en mémoire comment les choses se passaient au temps du roi qui se voulait soleil. La présidence actuelle (pas d'attaque personnelle) est pareille : j'y suis, j'y reste. Monarque républicain, je sais tout et je bavasse. Tous les "grands" projets sont avant tout "démagogiques" - médiatiques, à la mode; tout ce qui est à la mode devient "prioritaire" - sur le moment; on nomme un grand pontife pour faire un rapport, puis diriger une commission, qui crée une bureaucratie, qui dépense de l'argent à émettre du papier. Et tout le monde est content - sauf depuis que l'on peut de comparer à la planète ! Oui, les Coréen, les Taiwanais, les Chinois, les Thaïlandais, les Brésiliens (et j'en passe) préparent aujourd'hui l'avenir : pour eux "une génération" c'est 15 ans à peine. Et nous avons un président qui a dépassé largement l'âge de la retraite obligatoire, qui a été formé par une éducation datant du siècle avant le précédent, qui ne connaît rien à l'informatique... Lui-même n'est pas en cause personnellement, toute cette génération au pouvoir est la même : inadaptée, jacobine, restant dans l'idée que la France est une grande puissance (comme en 39...), se méfiant de l'Europe avec qui il faut travailler et des Etats-Unis qui râclent quand même les savants du monde, préférant flirter avec des Saddam Hussein ou des Poutine, roi soleils en déclin. Oui, la France est en retard parce qu'elle est frileuse, et elle est frileuse parce qu'elle est dirigée par des vieillards? La dernière fois que cela s'est produit, cela s'est mal terminé : en 1939, toute une génération a choisi, par frilosité, le camp des perdants, accrochée au pouvoir, exacerbant les extrêmes. Et 2002, c'est déjà oublié ? Le ras le bol de l'immobilisme bureaucratique et démagogique est tel que le n'importe quoi risque de surgir. Alors Beffa... Plutôt que de créer une Agence, pourquoi ne crée-t-il pas une nouvelle entreprise ?
Rédigé par : Alain Sueur | 11/01/2005 à 14:40
Ah oui, le rapport BEFFA a été publié et on le trouve où et quand en ligne?
C'est quoi cette information publique réservée aux journalistes professionnels (le plus souvent complètement ignorants en matière de réglementation de la concurrence et d'économie)??
Rédigé par : olivier Rubens | 14/01/2005 à 11:50
Euh, le rapport Beffa "définitif" devrait être mis en ligne la semaine prochaine... à ce que l'on susurre dans les milieux hautement autorisés... (dont je ne fais pas partie..)
Rédigé par : billaut | 14/01/2005 à 13:00
bonjour Mr
je suis BAKAYOKO NAMORI eleve de la 1ere et mon ambition est de devenir electrotechnicien.Pendant des recherches sur le net j'ai trouvé un espace qui permis de vous demader de l'aide qui consiste à me donner des information sur l'electrotechnique et si possible des cours.
je compte sur votre bonté et comprhension
cordialement
Rédigé par : BAKAYOKO NAMORI | 29/01/2005 à 12:33