Voyage en Chine
Sarko bloguera-t-il ?

La Netéconomie : c’est reparti…

Réflexions dominicales…
Dimanche 17 octobre – On fête la Saint Ignace

Mes bien cher(e)s ami(e)s…

On a beaucoup parlé de la Netéconomie avant l’éclatement de la bulle de l’Internet. Puis le mot est devenu presque honteux : il n’était plus politiquement correct de le prononcer dans les dîners en ville.
Mais le temps a fait son œuvre et la bulle s’estompe. On ressort le mot timidement. Mais, tel un rouleau compresseur, cette Netéconomie se met en place… et rien cette fois ne l’arrêtera. La raison en est simple : de plus en plus de gens prennent un accès à l’Internet (avant la bulle il n’y avait pas grand monde). Nos concitoyens adorent la chose, sinon pourquoi s’y mettraient-ils ? La raison en est simple : l’économie qui se construit sous nos yeux va leur apporter davantage de valeur ajoutée que celle proposée par l’économie traditionnelle.
Je voudrais, dans ce petit post dominical, apporter ma petite contribution à cette affaire importante.

Notre système économique fonctionne sur 3 pattes, sur 3 pôles distincts.
Le premier pôle concerne l’offre. C’est-à-dire tout ce qui produit des biens et des services (entreprises industrielles, de services, etc..).
Le deuxième pôle concerne la demande. C’est-à-dire vous et moi en tant que consommateur. Nous avons généralement un pouvoir d’achat. Et on veut acheter des choses… Par exemple : une cravate… Mais comment faire si à côté de chez moi je n’ai pas d’usines qui fabriquent des cravates ?
Et bien, je vais m’adresser au 3ème pôle : les intermédiaires, dont le rôle va être de mettre spatialement en relation l’offre et la demande.
Dans notre cas (en faisant court) des grossistes vont acheter des cravates aux usines situées dans des endroits bien précis du village planétaire et vont les revendre à des magasins « en dur » situés dans ma zone de chalandise…

Le pôle intermédiation est un énorme fourre-tout. Comment peut-on l’appréhender ?
A mon sens, il y dans nos systèmes politico-économiques d’aujourd’hui 5 classes d’intermédiaires.

La première concerne le commerce et la logistique entendus au sens large : grossistes continentaux, régionaux, centrales d’achat locales, magasins dans les zones de chalandises. Chacun achète à l’autre pour revendre au suivant, et utilise les entreprises de logistique pour transporter les marchandises d’un point à un autre (les infrastructures ont donc une grande importante). On couvre ses coûts et on fait sa marge : faut bien vivre (sans oublier à chaque transfert la TVA)… Mais cela évite à Madame Michu, qui voudrait acheter un poste de télévision Sony, d’aller à Shinagawa au Japon pour en ramener un.

La deuxième concerne le secteur de l’information/formation (presse, radio, télévision, professeurs, marketing, publicité, etc…).
Un journaliste par exemple est un intermédiaire. Il vient vous interviewer (il prend votre information), la met en forme, et la revend par son éditeur sur un support papier (payé à plus de 50% par la publicité…). Même chose pour un professeur. Il a pris l’information/connaissance à d’autres, la met en forme, et la « revend » à ses élèves… Etc.

La troisième concerne le secteur finances/assurances. Vous achetez un livre à la Fnac, vous payez avec votre carte bancaire… Et vous sortez tout content, avec votre achat. Mais l’opération n’est pas terminée. C’est le système bancaire qui va dénouer le contrat commercial que vous avez passé avec l’enseigne. Comment ? Par débit de votre compte en banque (débit égal au montant de votre achat), et par crédit du compte de la Fnac du même montant diminué d’un % rétribuant le service bancaire.
Même chose pour l’assureur qui joue le rôle d’intermédiaire entre ses assurés qui payent des primes et qui va rembourser les dommages que ses clients causent à des tiers.

La quatrième classe concerne les opérateurs de réseaux/infrastructures. Par exemple le réseau téléphonique… C’est peut être un peu tiré par les cheveux, mais si nous étions doués de télépathie, nous n’aurions pas besoin des opérateurs de téléphone traditionnels. FT et les autres sont donc des intermédiaires : ils « prennent notre voix » d’un côté et la transmettent de l’autre côté. De même EDF, ou plutôt le RTE (régie de transport d’électricité entre le lieu de production et l’utilisateur), le réseau d’eau, etc…

Enfin la cinquième classe concerne l’Etat, et plus précisément nos Elus. Ces derniers l’ont peut-être un peu oublié, mais ils ne sont que des intermédiaires. Nous les chargeons de faire les lois et de gérer, autant que faire ce peut, notre aimable, mais néanmoins pléthorique, administration. C’est ce que l’on appelle la démocratie représentative.

Il y aurait encore beaucoup à dire sur chaque secteur… Mais arrêtons-nous là pour faire 3 remarques importantes.
L’ensemble de l’intermédiation a une valeur ajoutée certaine : nous avons tout ou presque à portée de la main, là où nous habitons, dans une structure politico-juridico-sociale donnée (les règles du jeu).
Mais cela coûte cher, très cher (probablement plus de la moitié du PIB d’un pays).
Enfin, cette intermédiation est fonction de l’état des technologies à un instant donné. Si cet état change, l’intermédiation va se modifier… Généralement dans le sens d’un accroissement de valeur pour la demande, et/ou d’une réduction de la chaîne d’intermédiaire. Donc des coûts moindres. Mieux et moins cher : voilà ce que permet la nouvelle technologie.
C’est probablement ce que l’Internet et la Netéconomie - c’est-à-dire l’utilisation de l’Internet comme infrastructure économique - vont proposer.

Zut, Madame Billaut m’appelle pour le repas du soir (j’ai entendu dire qu’il y avait un reste de canard avec salade…)
Bon faut que je vous laisse.. On reprend tout cela Dimanche prochain. On causera d’Empires et de Barbares (thémes cher à Ibn Khaldoun – philosophe arabe du XIIIème siècle, et à Jean Louis Gassée – patron d’une boîte dénommée Apple à la fin du XXème…). Et peut-être aussi de la « loi de l’emmerdement maximum ».

suite

Commentaires

David Latapie

Excellent papier, d'une grande limpidité. Bravo.

Jean-Louis Gassée a fondé d'Apple France (ou Apple Europe, je ne me souviens plus). Il aussi fondé BeInc qui produisait le regretté BeOS. En revanche, il n'a jamais patron d'Apple.

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